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TEMPS / MÉMOIRE (notions de base)

Le temps de l’âme

Revenons à Aristote et à sa définition du temps comme « nombre du mouvement » en complétant notre analyse initiale. Pour que le mouvement soit mesuré, une condition métaphysique s’impose : l’existence pour ainsi dire intemporelle de l’âme qui effectue cette mesure. Si l’âme mesurante se mouvait en même temps que le mouvement, non seulement il n’y aurait aucune mesure possible du mouvement, mais il n’existerait même pas une perception du mouvement en tant que tel.

Le réalisme aristotélicien n’a donc plus besoin des preuves subtiles de l’immortalité de l’âme forgées par son maître Platon (env. 428-348 av. J.-C.), qui avait multiplié, en particulier dans son dialogue du Phédon, des arguments qui annoncent toute la théologie chrétienne. Il suffit à Aristote de montrer que l’homme ne peut exister dans le temps que parce que tout en lui n’est pas inscrit dans le temps. Le temps n’existe pour l’homme que parce que l’homme possède en lui une part étrangère à la temporalité, une part d’éternité. En reliant, par une logique aussi indiscutable, temps et éternité, Aristote, mieux que son maître Platon, ouvre le chemin qu’emprunteront tour à tour quelques-uns des plus grands penseurs de notre civilisation.

— Philippe GRANAROLO

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Écrit par

  • : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État ès lettres, professeur en classes préparatoires

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Philippe GRANAROLO. TEMPS / MÉMOIRE (notions de base) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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