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TELUGU ou TELOUGOU

La diaspora méridionale

Après la chute de Vijayanagar, la vie littéraire se replie sur les principautés locales, émigre auprès des cours méridionales de Tanjore et de Madurai, s'accroche au petit royaume de Pudukkottai, se réfugie chez les princes de Mysore. La littérature traditionnelle que Timmakavi illustre encore au xviiie siècle se stérilise par le raffinement verbal, avec cependant de rares oasis de poésie comme Paparāju. En revanche, les mètres indigènes populaires prennent un nouvel essor, ainsi qu'une sorte de mélodrame musical ou d'opéra, le fameux yakṣagana à la cour de Tanjore. Les premières œuvres en prose apparaissent dans une langue plus simple ; surtout, la musique et le chant engendrent leurs classiques : bilan important, pour une période où les puristes ne voient que décadence. À Tanjore, la brillante cour de Raghunatha, poète lui-même, abrite Cēmakūra Vēṅkata Kavi, le meilleur poète de l'époque, auteur du Vijaya vilāsam (env. 1630). La cour de Madurai est témoin du développement littéraire de la prose, œuvres quasi historiques, ou adaptations populaires de sujets jusque-là réservés à la poésie. Les deux plus grands musiciens de tout le sud de l'Inde, Kṣētrayya, plus littéraire, au xviie siècle, et surtout Tyagarāja, plus mélodieux, au milieu du xviiie siècle, dominent encore la musique dite « carnatique ». Malgré quelques auteurs de śataka aux accents de désespoir, on ne saurait trouver moribonde une littérature parce qu'elle lie son sort au chant, à la musique et à la danse (cf. traditions musicales - Inde).

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, directeur de l'École française d'Extrême-Orient

Classification

Pour citer cet article

François GROS. TELUGU ou TELOUGOU [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ĀNDHRA PRADESH

    • Écrit par François DURAND-DASTÈS
    • 1 072 mots
    • 1 média

    C'est au cœur de l'actuel Mahārāshtra, qui n'était certainement pas alors aussi aryanisé que maintenant, qu'apparaît, au ~ ier siècle, la dynastie des Sātakani, ou Shātavāhana (« fils du cheval » en mounda ?), ou Āndhrabhritya (« serviteurs des Āndhra »), ou simplement...

  • GRAMMAIRES (HISTOIRE DES) - Grammaire et langage dans l'Inde ancienne

    • Écrit par Pierre-Sylvain FILLIOZAT
    • 3 019 mots
    Les grammaires telugu sont, elles aussi, très dépendantes de la grammaire sanskrite. La plus ancienne, écrite en sanskrit par Nannaya au xie siècle, a été commentée en telugu. La plus marquante est celle de Ketana (xiiie s.).
  • INDE (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Universalis, Christophe JAFFRELOT, Jacques POUCHEPADASS
    • 22 936 mots
    • 25 médias
    ...officiellement patronnées, comme aux époques précédentes, mais, à côté des lettres tamoules, les autres langues régionales dravidiennes ( kannara et surtout telugu) accèdent à leur maturité littéraire. L'architecture et la sculpture, dont la période Cōla représentait l'âge classique, s'acheminent vers un baroque...
  • INDE (Arts et culture) - Langues et littératures

    • Écrit par Jean-Pierre DURIX, Jacqueline FILLIOZAT, François GROS
    • 10 472 mots
    • 3 médias
    ..., troisième langue de la Malaisie, parlé en Afrique du Sud, aux Fidji, à l'île Maurice, à la Réunion, etc., par les minorités indiennes), le telugu (55 millions de locuteurs, État d'Āndhra Pradesh ; seconde langue de l'Union indienne après l'hindī), le kannaḍa ou kanara (42 millions de locuteurs,...

Voir aussi