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TALC

Phyllosilicate de magnésium, le talc est un minéral très commun appartenant au même groupe que les micas ou les smectites. Il se caractérise par un toucher onctueux et une dureté très faible. C'est en effet le minéral le plus tendre que l'on connaisse, il se raye très facilement avec l'ongle et est friable entre les doigts. Pour cette raison, les cristaux, rares, sont difficiles à conserver, et les belles associations en plaquettes sont prisées des collectionneurs. Ils forment le plus souvent de fines paillettes bleutées à verdâtres, ou blanches à grises, agglomérées en masses grenues ou écailleuses ; ils peuvent parfois atteindre une taille centimétrique et se présentent alors en association maclée de lamelles flexibles et sectiles, aux contours pseudo-hexagonaux, qui se clivent très facilement. Quand le talc forme une masse compacte aux courbes lustrées, il est appelé stéatite ou pierre saponaire, ou encore, localement, « craie de Briançon ».

formule : Mg3[Si4O10](OH)2 ;

système : monoclinique, classe holoédrique ;

dureté : 1 ;

poids spécifique : 2,6-2,8 ;

éclat : gras à nacré ;

transparence : opaque à translucide, voire transparent ;

cassure : irrégulière.

La structure phylliteuse du talc résulte de l'association de feuillets d'échelle atomique. Le feuillet élémentaire, d'une épaisseur de 1 nanomètre (10—9 m), comprend une couche dite trioctaédrique en sandwich entre deux couches dites tétraédriques. Ces dernières sont constituées de tétraèdres SiO4 dont les bases, liées entre elles par les atomes d'oxygène (O), sont contenues dans un même plan. Dans celui-ci, les atomes d'oxygène sont organisés en hexagones réguliers au centre desquels se logent les radicaux hydroxyles (OH). Les couches tétraédriques du talc sont liées entre elles par des cations magnésium (Mg2+), de coordination 6, qui se trouvent ainsi au centre d'octaèdres réguliers dont les sommets sont soit des atomes oxygène, soit des groupes hydroxyles : c'est la couche trioctaédrique – tri car toutes les cavités ménagées dans cette couche (c'est-à-dire trois dans le motif élémentaire) sont occupées par un ion Mg2+. Le feuillet du talc est électriquement neutre et les liaisons chimiques entre les différents feuillets sont de nature faible, ce qui explique le clivage parfait et facile de ce minéral.

Le talc est un minéral secondaire formé par altération des silicates de magnésium non alumineux. Il dérive de roches magmatiques basiques ou ultrabasiques (basaltes, gabbros, péridotites) soumises à un faible métamorphisme régional (faciès des schistes verts avec des températures n'excédant pas 500 0C). Il apparaît aussi dans les roches soumises au métamorphisme de contact, comme le marbre, ou sous l'action de solutions hydrothermales sur les calcaires ou les dolomies. Bien que produit d'altération, le talc ne subit lui-même aucune corrosion. Cette caractéristique et son abondance expliquent qu'il soit fréquent dans les roches détritiques de fine granulométrie telles que les argiles ou les marnes.

Le talc est un minéral exploité dans de nombreuses régions du monde (Europe, États-Unis, Canada, Inde, Australie...). Pulvérisé, il donne une poudre, toujours blanche, utilisée dans de nombreuses applications industrielles et ménagères : poudre à usage médical et sanitaire (parfois associé à l'amianteserpentine, le talc exige alors une purification poussée) ; isolants thermiques et électriques ; constituants réfractaires de certaines céramiques ; charge dans divers matériaux (papier, caoutchouc, peintures, savons, textiles, cosmétiques, etc.). Le plus important gisement au monde se situe en France : à Luzenac, en Ariège (carrières de Trimouns). Pour les collectionneurs, c'est aussi le site le plus réputé car il fournit de beaux cristaux de taille centimétrique, à contours[...]

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Écrit par

  • : docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015

Classification

Pour citer cet article

Yves GAUTIER. TALC [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CLINOCHLORE

    • Écrit par Guy TAMAIN
    • 411 mots

    Minéral vert de la famille des chlorites, typiquement monoclinique, d'où son nom, le clinochlore est un aluminosilicate hydraté.

    Bien qu'à l'analyse chimique, les pourcentages en oxydes puissent varier, sa formule chimique peut s'écrire : (Mg,Al)3Mg3[Si3AlO10(OH)2](OH)6...

  • PYROPHYLLITE

    • Écrit par Guy TAMAIN
    • 434 mots

    Très semblable au talc, la pyrophyllite est un phyllosilicate d'alumine, de formule chimique : Al2(Si4O10)(OH)2, ou Al2O3, 4 SiO2, H2O. Elle possède une certaine aptitude à se débiter en feuillets, d'où l'origine de son nom (de deux mots grecs : pyros, feu, et phullon, feuille)....

  • SILICATES

    • Écrit par Jean WYART
    • 8 239 mots
    • 22 médias
    ...trouve la couche octaédrique, d'où leur symbole 2/1. On désigne aussi ce groupe comme celui des « phyllites à 1 nm », 1 nm étant l'épaisseur du feuillet. Le feuillet est électriquement neutre dans le talc Mg3Si4O10(OH)2, qui est trioctaédrique, et la pyrophyllite Al2Si4O10(OH)2, dioctaédrique. Ce sont...

Voir aussi