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POLLACK SYDNEY (1934-2008)

Sydney Irwin Pollack est né le 1er juillet 1934 à Lafayette, dans l'Indiana. Ses études terminées, il s'installe en 1952 à New York où il suit les cours d'art dramatique de Sanford Meisner à la Neighborhood Playhouse School of the Theatre. Après avoir servi deux ans sous les drapeaux, il reprend les cours de la Neighborhood tout en commençant à se produire sur scène. En 1959, il fait ses débuts à la télévision dans des épisodes de séries telles que Alfred Hitchcock Presents et The Twilight Zone (La Quatrième Dimension). En 1962, il tient son premier rôle au cinéma dans War Hunt de Denis Sanders. Sur le tournage, il se lie d'amitié avec Robert Redford, qui par la suite sera son interprète à sept reprises. Mais après ce film, sous l'influence de John Frankenheimer, qui lui a proposé d'être dialogue coach sur The Young Savages (Le Temps du châtiment, 1961), et de Burt Lancaster, qui en est la vedette, il abandonne sa carrière naissante d'acteur pour se consacrer à la réalisation.

Après avoir dirigé près de trente épisodes de séries télévisées, Sydney Pollack se voit confier, en 1965, la mise en scène d'un film pour le cinéma : The Slender Thread (Trente Minutes de sursis). Il tourne aussitôt après This Property is Condamned (Propriété interdite, 1966), d'après Tennessee Williams, dans lequel il dirige pour la première fois, face à Natalie Wood, Robert Redford. Comme ces deux premiers films relèvent encore de la dramatique et de l'adaptation théâtrale, il décide de se confronter à un genre éminemment cinématographique, le western, avec The Scalphunters (Les Chasseurs de scalps, 1968). L'entente avec sa vedette, Burt Lancaster, est telle que celui-ci, qui lui avait déjà demandé de diriger le doublage en anglais de Il Gattopardo (Le Guépard, 1963) de Luchino Visconti, lui confie la réalisation, non créditée, de retakes pour The Swimmer (1968) de Frank Perry et tourne à nouveau avec lui Castle Keep (Un château en enfer, 1969), un film de guerre baroque. La même année, Sydney Pollack connaît son premier succès personnel avec They Shoot Horses don't They ? (On achève bien les chevaux), drame adapté du roman de Horace McCoy, dont l'action se déroule au cours d'un marathon de danse, pendant la Grande Dépression. Ce film clôt la première période de la carrière du metteur en scène, période qui le voit en quelque sorte faire ses gammes.

Trois ans après, Sydney Pollack signe Jeremiah Johnson (1972), qui évoque, à la manière d'une saga, la vie d'un trappeur entraîné dans une guerre personnelle avec une tribu indienne. Poème panthéiste, le film se place d'emblée parmi les chefs-d'œuvre du western et constitue l'un des sommets de l'œuvre du cinéaste. Il enchaîne ensuite, presque sans interruption, huit films de tous genres avec des fortunes diverses : The Way We Were (Nos Plus Belles Années, 1973), une love story ; The Yakuza (Yakuza, 1974), un film noir ; The Three Days of the Condor (Les Trois Jours du Condor, 1975), un thriller d'espionnage ; Bobby Deerfield (1977), un mélodrame ; The Electric Horseman (Le Cavalier électrique, 1979), un drame ; Absence of Malice (Absence de malice, 1981), une comédie dramatique ; Tootsie (1982), une comédie ; et Out of Africa (1985), une romance sur fond d'exotisme. Ce dernier film, adapté de l'ouvrage autobiographique de Karen Blixen, obtient un succès public mais aussi critique sans précédent dans sa carrière, et lui vaut notamment sept oscars.

Après ce coup d'éclat, Sydney Pollack ralentit son activité de réalisateur. Il ne réalise en vingt ans que cinq films, dont aucun ne marque les esprits : Havana (1990), The Firm (La Firme, 1993), Sabrina (1995), Random Hearst (L'Ombre d'un soupçon, 1999) et The Interpreter (L'Interprète, 2005). En revanche, depuis qu'il[...]

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

Classification

Pour citer cet article

Alain GAREL. POLLACK SYDNEY (1934-2008) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • JEREMIAH JOHNSON, film de Sydney Pollack

    • Écrit par Laurent JULLIER
    • 899 mots

    Au début des années 1970, le western avait évolué vers deux sous-genres antagonistes, d'un côté le « western spaghetti », de l'autre une série de films qui tentaient de peindre sous un jour réaliste l'histoire du Wild West américain. Même si Jeremiah Johnson fut plaisamment...

Voir aussi