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STRUCTURE, musique

Évolution de quelques structures musicales

La structure musicale la plus simple et la plus ancienne est en deux parties : la première, A, comporte au minimum une phrase modulant au ton de la dominante ; la seconde, B, retourne et conclut dans la tonalité de départ.

Le rondo, qui remonte au Moyen Âge, s'apparente à la forme littéraire appelée rondeau, qui pouvait être un poème, une chanson, une danse progressant par couplets et refrain, soit ABACADA... Le rondeau médiéval est une forme vocale où alternent une voix seule pour les couplets et un chœur pour le refrain. Au xive siècle, le virelai s'émancipe du rondo et comporte obligatoirement un accompagnement instrumental.

Au début de la période baroque, au xviie siècle, apparaît une structure ternaire plus élaborée que les précédentes, le da capo (« à partir du début »), qui comprend une première partie, A, dans la tonalité principale, une deuxième partie, B, dans une tonalité différente, et enfin la réexposition intégrale de la première partie A, selon le schéma ABA. Le menuet et le scherzo se composent ainsi de deux pièces distinctes qui s'enchaînent sans interruption et donnent lieu à un da capo. Transposée dans une forme purement instrumentale durant le baroque, cette structure sera abondamment mise à profit jusqu'à l'époque romantique. Comme dans sa forme originelle, elle se caractérise par l'alternance d'une phrase principale, le refrain, et d'épisodes chaque fois différents, les couplets. Les dimensions du refrain sont assez réduites : de huit à seize mesures. Les couplets, qui ne sont guère plus longs que les refrains, contiennent parfois des éléments du refrain, mais ils peuvent aussi être radicalement différents. Ces couplets peuvent être soit dans la tonalité principale, qui est celle du refrain, soit dans une tonalité voisine.

Le rondo-sonate, qui apparaît au xviiie siècle, s'apparente au rondo mais se rapproche, par son ampleur, de la structure qui prendra le nom de forme sonate ; il n'est pas rare de trouver dans le premier couplet un second thème au ton de la dominante que l'on retrouve généralement dans la tonalité principale au dernier couplet.

Comme le rondo, la variation est une forme très ancienne qui remonte probablement à l'Antiquité grecque. Dès le Moyen Âge, elle s'organise dans le répertoire grégorien pour atteindre, à la fin de la Renaissance, le principe de la variation polyphonique, qui repose sur la répétition modifiée d'un motif, un thème de forme AB ou ABA subissant plusieurs transformations mélodiques et rythmiques appelées variations ; mais, à travers ces « déguisements », le thème de départ doit rester reconnaissable. Si la variation est une structure musicale, elle est cependant avant tout un procédé d'écriture, au même titre que l'imitation canonique ou que la fugue.

— Juliette GARRIGUES

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Écrit par

  • : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)

Classification

Pour citer cet article

Juliette GARRIGUES. STRUCTURE, musique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MOMENTFORM

    • Écrit par Alain FÉRON
    • 338 mots

    Le concept musical de Momentform (ou Moment-Form que l'on peut approximativement traduire par « forme momentanée ») est dû à Karlheinz Stockhausen : il oppose à la forme traditionnelle – fondée sur le développement linéaire et dynamique d'éléments thématiques – une préoccupation structurelle postulant...

Voir aussi