SPORT L'année 2009

Rugby : la joie du peuple irlandais, une hiérarchie floue

Bien que la Coupe du monde soit devenue la compétition rugbystique majeure, le vieux « Tournoi » de l'hémisphère Nord conserve sa magie. Le 21 mars 2009, au Millennium Stadium de Cardiff, le Gallois Stephen Jones manque, à la dernière minute du match contre l'Irlande, la pénalité de la « gagne » et les hommes au trèfle remportent le match (17-15). Surtout, après celui de 1948, l'Irlande réussit le second Grand Chelem de son histoire. Dans la nuit, tout un peuple fête ce triomphe.

Par ailleurs, la hiérarchie mondiale semble des plus floues. Durant l'été, l'Afrique du Sud dominait les Lions britanniques, puis remportait largement le Tri-Nations de l'hémisphère Sud, en s'appuyant sur les valeurs traditionnelles de son rugby : conquête, puissance, jeu d'avants, jeu au pied. À l'automne, les Springboks semblaient redevenus friables, essuyant notamment deux défaites, face à la France et à l'Irlande. Durant ce même été, les All Blacks paraissaient quasi moribonds : une défaite contre la France dans leur antre de Dunedin préfigurait des performances médiocres dans le Tri-Nations (3 victoires, 3 défaites). Venus en Europe en novembre, les All Blacks remportèrent tous leurs test-matchs, donnant notamment une leçon de rugby au XV de France le 28 novembre à Marseille, prouvant à cette occasion qu'il demeure possible de remporter une rencontre internationale en s'appuyant sur le rythme et la technique, en proposant un jeu chatoyant.

Quant au XV de France, il semble branché sur courant alternatif : à une belle victoire face au pays de Galles succède une déroute contre l'Angleterre ; un joli succès face aux champions du monde sud-africains précède une débâcle contre les All Blacks... À deux ans de la Coupe du monde, Marc Lièvremont est loin d'avoir trouvé la formule qui pourrait laisser entrevoir quelques espoirs. Le XV de France semble en effet en chantier permanent, aucune équipe type ne se dégage et, à plusieurs postes clés (mêlée, ouverture, arrière), le rugby français semble dépourvu de réels talents...