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SPOLÈTE

Ville d'Ombrie de la province italienne de Pérouse (37 889 hab. selon le recensement de 2001), située sur les pentes du monte Luco. Cette ancienne cité des Ombriens, passée à Rome lors de la troisième guerre samnite, saccagée par Sylla, n'acquiert d'importance politique qu'avec la création, à la fin du vie siècle, d'un duché lombard qui, séparé du royaume par le couloir byzantin de Pérouse, couvre une partie de l'Ombrie et des Abruzzes. Le fondateur du duché, Faroald, s'était d'abord mis au service de Byzance ; ses successeurs restent souvent très indépendants du roi de Pavie jusqu'en 759. Lors de la chute de Pavie, en 774, le pape cherche à mettre la main sur le duché, mais le duc qu'il a nommé, Hildebrand, se range, en 776, derrière Charlemagne qui lui donne un successeur franc : le duché, qui s'étend vers le sud-est (Ortona), est intégré au royaume d'Italie, mais la marche de Camerino-Fermo se rend autonome. À la fin du ixe siècle, le duc Guy devient roi d'Italie (889), puis empereur (891) et s'associe son fils Lambert (892) ; le duc Albéric joue un grand rôle en Italie centrale de 897 à 924. Otton Ier impose à la tête du duché Paldolf Tête-de-Fer ; Frédéric Barberousse incendie la ville en 1155. Mais Innocent III intègre définitivement le duché (amputé des Abruzzes conquises par les Normands) à l'État pontifical. Au xive siècle, le cardinal Albornoz construit un château pour soumettre la ville déchirée par les luttes des partis. Lors des guerres napoléoniennes, Spolète fut le chef-lieu du département du Trasimène. Siège d'une délégation apostolique, elle est rattachée au royaume d'Italie le 17 septembre 1860.

Au cœur d'une région agricole (oliviers), Spolète possède quelques industries légères. Elle est surtout un centre d'activités intellectuelles : elle abrite le Centro italiano di studi sull'alto medio evo et, l'été, le festival dei Due Mondi. Cette ville d'art enserre dans ses rues tortueuses un arc romain, une cathédrale du xiie siècle et les églises romanes de Santa Eufemia (xie s.) et de San Gregorio Maggiore (xiie-xive s.). Hors de la ville, on peut voir la basilique du Saint-Sauveur (ive s.) et le ponte delle Torri, grand viaduc du xive siècle.

— Jean-Marie MARTIN

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Pour citer cet article

Jean-Marie MARTIN. SPOLÈTE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • LOMBARDS

    • Écrit par Lucien MUSSET, Patrick PÉRIN
    • 6 906 mots
    • 3 médias
    ...entre les postes byzantins qui gardaient la route militaire de Rome à Ravenne et s'établirent dans les bassins de l'Apennin – notamment à Spolète – et de la Campanie intérieure, en particulier à Bénévent. Privés jusqu'au milieu du viiie siècle de continuité territoriale avec...

Voir aussi