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BOLÍVAR SIMÓN (1783-1830)

Simon Bolivar - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Simon Bolivar

La vie de Simón Bolívar se confond, pour l'essentiel, avec le combat qu'il a mené pour l'émancipation des colonies américaines de l'Espagne. La séduction du personnage et l'éclat de son rôle historique expliquent la persistance, jusqu'à nos jours, d'un véritable mythe bolivarien en Amérique du Sud.

La formation

Simón Bolívar est né à Caracas, d'une riche famille créole qui, originaire de Biscaye, s'était établie en Amérique dès le milieu du xvie siècle. Ses ancêtres avaient possédé des encomiendas, exercé des charges municipales et des emplois de la Couronne et réussi à se constituer de grands domaines fonciers. Cette aristocratie créole, souvent cultivée, sensible aux idées nouvelles venues de France, d'Angleterre et des États-Unis, supporte mal le despotisme, même éclairé, de l'administration espagnole et prétend jouer un rôle plus important dans la gestion des affaires.

En 1799, Simón Bolívar quitte le Venezuela pour l'Espagne, puis la France. De retour à Caracas en 1803, il repart aussitôt pour l'Europe. Il y mène la vie facile d'un riche fils de famille, mais s'intéresse de plus en plus à la politique. Le spectacle des bouleversements révolutionnaires, l'influence de Carreño Rodríguez, son compagnon de voyage et professeur de grammaire, disciple quelque peu extravagant de J.-J. Rousseau, le fortifient dans ses sentiments favorables à la démocratie. Il s'affilie à la franc-maçonnerie et assiste à Paris, en spectateur anonyme, au sacre de Napoléon Ier le 2 décembre 1804. Si la grandiose cérémonie n'influe pas réellement sur sa vocation politique, elle suscite en lui des rêves de gloire qui le conduisent, un an plus tard, à prêter le serment de libérer l'Amérique de la domination espagnole. C'est en août 1805, lors d'un séjour à Rome, qu'il s'exclame du sommet du mont Sacré : « Je jure sur mon honneur que je ne laisserai ni répit à mon bras, ni repos à mon âme, tant que je n'aurai pas brisé les chaînes qui nous oppriment par la volonté du pouvoir espagnol. »

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Écrit par

  • : maître assistant à l'École pratique des hautes études, directeur du Centre d'études prospectives et d'informations internationales

Classification

Pour citer cet article

Jean-Pierre BERTHE. BOLÍVAR SIMÓN (1783-1830) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Simon Bolivar - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Simon Bolivar

Autres références

  • AMÉRIQUE (Histoire) - Amérique espagnole

    • Écrit par Jean-Pierre BERTHE
    • 21 855 mots
    • 13 médias
    ...tandis que la plupart des chefs insurgés sont pris ou s'exilent en Nouvelle-Grenade, où les patriotes sont encore les maîtres. C'est de ce refuge que Bolívar reprend l'offensive en mai 1813 ; une brillante campagne de quelques semaines lui rouvre le chemin de Caracas où il rentre en vainqueur le 6 août....
  • AMÉRIQUE LATINE - Rapports entre Églises et États

    • Écrit par Jean Jacques KOURLIANDSKY
    • 6 741 mots
    • 2 médias
    ...Contrôler cette association intime entre une croyance religieuse universelle et ses animateurs était pour les États une obligation de bon gouvernement. Simón Bolívar a résumé de façon lapidaire ce qui apparaissait comme une nécessité politique : « L'union de l'encensoir et de l'épée du droit, telle est...
  • COLOMBIE

    • Écrit par Universalis, Marcel NIEDERGANG, Olivier PISSOAT, Clément THIBAUD
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    ...Cartagena, qui résiste trois mois. La répression est sévère : des centaines de personnes, dont Camilo Torres, sont exécutées. L'année 1819 est décisive : Simón Bolívar, qui préside alors un gouvernement révolutionnaire au Venezuela, franchit la Cordillère orientale, bouscule les avant-postes espagnols à...
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