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SHI JING [CHE KING]

Le Shi jing (Canon des poèmes) est le Livre saint de la poésie. Il fait partie de la liste des cinq Jing (Livres canoniques) les plus vénérés, c'est-à-dire des ouvrages mis plus ou moins directement sous le patronage de Confucius. La tradition attribuait au sage lui-même le choix des trois cent cinq poèmes qui composent cette anthologie. Mais il se pourrait que le Shi jing ait existé déjà tel quel avant Confucius. Celui-ci aurait seulement donné une forte impulsion à l'étude de cet ouvrage. Un homme qui ignore les Poèmes, disait-il, est comme quelqu'un qui se tiendrait face à un mur, ayant sa vue limitée et incapable d'avancer.

Divisions traditionnelles de l'ouvrage

Les Poèmes, très rythmés, sont facilement retenus par cœur. Il y a donc tout lieu de croire que le texte actuel, divisé en quatre parties, est très proche de celui que connaissait Confucius.

La première partie, intitulée Guo feng, « Airs des principautés », est formée de poésies populaires, ou de caractère populaire, en majeure partie profanes, groupées selon leur pays d'origine.

Les Ya (ya veut dire « ce qui convient »), qui composent les deux parties suivantes, sont subdivisés en petits Ya, où sont rassemblées des poésies de cour, chantées à l'occasion des fêtes et des cérémonies de moindre importance, et grands Ya, à savoir des chants exécutés en des occasions plus solennelles, lors des cérémonies royales par exemple.

La quatrième partie, Song (« Éloge »), comprend surtout des hymnes religieux, à la louange des premiers rois. On les exécutait pendant les sacrifices aux ancêtres.

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Écrit par

  • : maître assistant honoraire de l'Institut national des langues et civilisations orientales

Classification

Pour citer cet article

Odile KALTENMARK. SHI JING [CHE KING] [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BO JUYI [PO KIU-YI] (772-846)

    • Écrit par Jean-Pierre DIÉNY
    • 1 636 mots
    ...réformateur. Le noyau en était constitué par cinquante « nouveaux yuefu », où revivait l'esprit satirique des chansons des Han, héritières directes du Shi jing. Ces chansons, pensait Bo, auraient dû voler de bouche en bouche, et si l'empereur, comme les anciens rois, s'était mis à l'écoute des refrains...
  • CHINOISE (CIVILISATION) - Symbolisme traditionnel et religions populaires

    • Écrit par Maxime KALTENMARK, Michel SOYMIÉ
    • 7 060 mots
    • 2 médias
    Les plus anciens classiques chinois, à commencer par le Shi jing ou Livres des vers, fournissent déjà, quoique remaniés, de bons témoignages d'ordre religieux. Ils nous permettent de constater que, dès l'époque – viiie siècle avant J.-C. au plus tard – dont ils sont le reflet indirect,...
  • CHINOISE (CIVILISATION) - La littérature

    • Écrit par Paul DEMIÉVILLE, Jean-Pierre DIÉNY, Yves HERVOUET, François JULLIEN, Angel PINO, Isabelle RABUT
    • 47 507 mots
    • 3 médias
    À cette époque remontent trois recueils, les Documents ( Shu), les Poèmes (Shi) et les Mutations (Yi), qui sont à la base de la tradition littéraire chinoise. La datation en est du reste approximative ; d'après la critique actuelle, la plupart de ces textes ne sont guère antérieurs à l'an 800...
  • CONFUCIUS & CONFUCIANISME

    • Écrit par ETIEMBLE
    • 14 434 mots
    • 2 médias
    Quant au Canon des poèmes, dont, d'après une tradition, Confucius aurait choisi les trois cent cinq textes, il se compose de chansons populaires, de petites et grandes odes, d'hymnes enfin, au style plus majestueux que les chansons : si gracieuses, si lestes parfois celles-ci, qu'il faut tout le moralisme...

Voir aussi