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ÉQUATEUR SÉISME EN (2016)

Le tremblement de terre du 16 avril 2016, dont la magnitude de moment (Mw) – représentation de l’énergie mise en jeu par le séisme, où celle-ci est multipliée par 30 à chaque incrément, et seule mesure fiable de l’intensité des grands séismes – fut de 7,8, est survenu en Équateur à 18h58 (heure locale, soit 23h58 UTC), faisant au moins 660 morts, plus de 25 000 blessés, et de très nombreux dégâts matériels. L’épicentre était proche de la côte pacifique, juste au sud du promontoire d’Atacames à proximité des localités de Muisne et de Pedernales, et à environ 170 kilomètres à l’ouest de la capitale du pays, Quito. L’hypocentre (ou foyer) du séisme était situé entre 20 et 30 kilomètres de profondeur. Sa localisation et le mécanisme au foyer, déterminés par plusieurs agences, indiquent qu’il s’agit d’un séisme de subduction lié à la convergence entre les plaques de Nazca – correspondant à la partie sud-est du Pacifique – et Amérique du Sud. Dans les trois mois qui ont suivi le choc principal, on a enregistré plus de 120 répliques de magnitude supérieure à 4, dont deux de magnitude 6,7 à 6,9 le 18 mai, localisées à proximité du séisme principal du 16 avril.

Une région mise sous tension depuis 1906

Contexte sismo-tectonique du séisme en Équateur du 16 avril 2016 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Contexte sismo-tectonique du séisme en Équateur du 16 avril 2016

Le contexte tectonique de la marge ouest de l’Amérique du Sud est dominé par la convergence rapide – 5 à 7 centimètres par an environ – entre la plaque océanique de Nazca et la plaque continentale sud-américaine. L’essentiel de cette convergence se localise à la limite entre les deux plaques sur l’interface de subduction, méga-chevauchement qui marque l’enfoncement progressif de la plaque Nazca sous le continent et qui émerge au niveau de la fosse de subduction. Reste une petite proportion de la convergence qui est absorbée par déformation de la plaque continentale elle-même, construisant par exemple les reliefs de la chaîne des Andes. Ainsi, à la latitude de l’Équateur, c’est plus de 80 p. 100 du mouvement de la plaque de Nazca qui se localise sur le méga-chevauchement de subduction et se traduit régulièrement par de grands tremblements de terre, tel celui du 16 avril 2016. Ce dernier séisme a rompu un segment d’environ 100 kilomètres de long de l’interface entre les plaques. Il a généré localement un faible tsunami (quelques dizaines de centimètres sur la côte de l’Équateur). L’épicentre de ce séisme équatorien correspond à une région de « lacune sismique » identifiée entre les zones de rupture des séismes historiques de 1942 (Mw 7,8) et de 1958 (Mw 7,7), assimilées aux zones de plus fortes destructions. Dans cette zone épicentrale, le dernier grand glissement date du séisme géant de 1906, de magnitude 8,8. Cette zone accusait donc un fort déficit de glissement, accumulé par chargement élastique pendant un siècle, qui a pu être relâché lors du séisme du 16 avril. Ce mécanisme de chargement et de rebond élastique est bien documenté par les géophysiciens.

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Écrit par

  • : directeur de recherche au CNRS, Institut de physique du globe de Paris

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Pour citer cet article

Robin LACASSIN. ÉQUATEUR SÉISME EN (2016) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Contexte sismo-tectonique du séisme en Équateur du 16 avril 2016 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Contexte sismo-tectonique du séisme en Équateur du 16 avril 2016

Subduction sud-américaine et séismes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Subduction sud-américaine et séismes

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