Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SAMURAI ou SAMOURAÏ

Samouraï, F. Beato - crédits : Felice Beato/ Hulton Archive/ Getty Images

Samouraï, F. Beato

Guerriers du Japon ancien. En vieux japonais, les hommes d'armes étaient appelés mononofu. Après la réorganisation du pouvoir impérial sur les modèles continentaux, apparaît, au plus tard au viiie siècle, le mot bushi, d'origine chinoise, pour désigner les fonctionnaires militaires. À partir de cette époque, des groupes de bushi se forment partout au Japon, rassemblant soit des fonctionnaires qui se sont fixés dans les provinces, soit leurs descendants, soit des notables locaux armés. Parallèlement, les gardes de la cour impériale et de la haute noblesse ont été désignés sous le vocable de saburai ou samurai, du mot verbal saburō, « rester auprès de » ou « être au service de ». L'idée de subordination au seigneur était donc à l'origine plus forte dans l'emploi du mot samurai que dans celui de bushi. Quand les grandes guerres civiles ont commencé, à partir du ixe siècle, les commandants des armées belligérantes ainsi que les gardes des empereurs étaient des bushi. Et lorsque le shōgun prend le pouvoir, à la fin du xiie siècle, on le qualifie de buke : la maison militaire, la famille militaire. C'est ainsi que naît le gouvernement des buke, de la noblesse militaire. Sous Muromachi, les détenteurs de fiefs sont appelés daimyō, indépendamment de leurs fonctions ou de leurs titres de noblesse. Enfin, lorsque les Tokugawa prennent le pouvoir, au xviie siècle, ils organisent une société de noblesse militaire très policée. La distinction est déjà rigoureusement faite entre les sujets autorisés à porter les deux sabres, l'un court, l'autre long, et ceux qui n'y sont pas autorisés : les premiers sont bushi, titulaires d'un titre de noblesse, si modeste soit-il ; ceux qui étaient seulement habilités à porter le sabre court étaient à la limite de l'état de bushi. En revanche, ceux qui appartenaient à la haute noblesse, les daimyō notamment, étaient devenus les buke. Dans le langage populaire, le mot samurai s'appliquait sans distinction à tous ceux qui portaient le sabre.

— Paul AKAMATSU

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Paul AKAMATSU. SAMURAI ou SAMOURAÏ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Samouraï, F. Beato - crédits : Felice Beato/ Hulton Archive/ Getty Images

Samouraï, F. Beato

Autres références

  • BOUDDHISME (Les grandes traditions) - Bouddhisme japonais

    • Écrit par Jean-Noël ROBERT
    • 13 492 mots
    • 1 média
    ...bouddhisme ; nombre de ses adeptes illustrèrent les lettres sino-japonaises, la peinture, les arts en général ; et la noblesse s'y rallia avec enthousiasme. Le Sōtō trouva aussi une grande faveur dans la classe des samouraïs, séduite par la simplicité et la sobre sévérité de sa pratique. Mais le peuple ne se...
  • JAPON (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Paul AKAMATSU, Vadime ELISSEEFF, Universalis, Valérie NIQUET, Céline PAJON
    • 44 405 mots
    • 52 médias
    ...contractuelles et celles mêmes de la famille. À la base de tout était la loyauté et ainsi s'élabora peu à peu un code de la bonne conduite du samurai, code qui recevra plus tard, au xviie siècle, le nom de Bushidō. C'est lui qui désormais régit dans l'honneur et le don de soi l'existence...

Voir aussi