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MONTEVIDEO

Uruguay : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Uruguay : carte administrative

Capitale de l' Uruguay, Montevideo regroupe, depuis les années 1960, la moitié de la population du pays avec près de 1,26 million d'habitants dans l'aire métropolitaine (2004). Cette concentration humaine dans un si petit pays révèle un profond déséquilibre, non seulement du peuplement uruguayen mais aussi des activités économiques.

Fondé en 1725, dans l'unique baie en eau profonde de l'estuaire du río de la Plata, Montevideo a organisé la mise en valeur de l'espace national à partir de son port. Celui-ci fut d'abord l'unique point de rassemblement des cuirs au xviiie siècle, puis des laines et des viandes au xixe siècle. À un réseau de pistes partant en éventail de Montevideo a succédé un réseau de voies ferrées et, à partir des années 1950, de routes. Cette évolution s'est faite au détriment de la navigation sur les fleuves, notamment celle du río Uruguay. Port d'exportation à destination de l'Europe, Montevideo fut une place commerciale et financière très prospère au début du xxe siècle.

Dans la zone centrale de la ville, l'architecture « art nouveau » et « art déco » rappelle cette période de prospérité. Puis Montevideo s'est développée très rapidement autour de la baie, qui concentre les activités industrielles et les quartiers ouvriers, tandis que les zones résidentielles plus aisées s'étendent le long des plages, vers l'est. De vastes chantiers de rénovation urbaine tentent de concilier le patrimoine architectural aux nécessités de la vie actuelle, comme en attestent la tour Fenix (télécommunications et bureaux) dans les docks à moitié abandonnés et la transformation de l'ancienne gare de Montevideo. Les programmes de réabilitation des quartiers (Barrios Sur, Prado, Bahia Cerro, Pocitos, Carasco), créés au début du xxe siècle, ont également pour mission de densifier l'espace urbain trop étalé qui continue pourtant de s'étendre, en particulier vers les plages et le long des axes routiers. Autour de la capitale, une vaste périphérie moins bien équipée est semi-urbanisée.

La fonction portuaire de Montevideo reste primordiale et les entrepôts rassemblent presque toute la production agricole nationale pour l'exportation et pour la redistribution dans le pays. La privatisation des années 1990 et la création de zones franches ont donné une dynamique nouvelle (ferry rapide avec Buenos Aires). Frigorifiques, abattoirs, tanneries, filatures et tissages, brasseries et diverses industries agroalimentaires, matériaux de construction, industries mécaniques, complexe pétrochimique se sont installés près de la baie.

Toutefois, les crises successives et les reconversions industrielles ont bouleversé les données économiques, faisant de Montevideo une capitale tertiaire qui centralise toutes les activités commerciales et bancaires du pays. Cette concentration économique et politique est également culturelle et universitaire. Siège du secrétariat du Mercosur, Montevideo souhaite développer cette vocation de lieu de rencontres (congrès...) pour les pays latino-américains. De plus, sa proximité avec Buenos Aires lui assure des activités non seulement touristiques mais aussi financières et même immobilières. Cette dépendance vis-à-vis des investissements argentins n'est cependant pas sans risque, comme l'ont prouvé les crises économiques de la fin du xxe siècle.

— Anne COLLIN DELAVAUD

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Écrit par

  • : professeur des Universités, Institut des hautes études de l'Amérique latine, université de Paris-III

Classification

Pour citer cet article

Anne COLLIN DELAVAUD. MONTEVIDEO [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Uruguay : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

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Autres références

  • PLATA RÍO DE LA

    • Écrit par Romain GAIGNARD
    • 389 mots

    L'immense estuaire (36 500 km2) du río de La Plata constitue l'embouchure des fleuves Uruguay et Paraná. Long de 250 kilomètres, large d'une centaine à la hauteur de Montevideo, mais d'une profondeur toujours inférieure à 10 mètres, il sépare l'Argentine de...

  • URUGUAY

    • Écrit par Universalis, Éric FOULQUIER, Georges FOURNIAL, Maria Laura REALI
    • 7 704 mots
    • 6 médias
    ...intérieure argentine et qui étaient soucieux de créer un État tampon entre les deux puissances du continent, l'Argentine et le Brésil. Dès lors, la ville de Montevideo, initialement lieu de défense terrestre contre les ambitions portugaises, affirme ses fonctions de cité portuaire face à sa rivale argentine...