Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

RÉSERVE COGNITIVE

Le concept de réserve cognitivea été proposé pour rendre compte de la plasticité cérébrale du sujet âgé, qui s’exprime sous la forme d’une résistance aux effets du vieillissement ou de pathologies

(par ex. Alzheimer) sur le cerveau. La réserve cognitive suggère que le système nerveux central fonctionnera plus longtemps de manière optimale si l’individu présente certaines caractéristiques, en particulier de style de vie, qui ont pour effet principal de le placer dans un milieu stimulant.

Deux grands modèles ont été proposés comme substrats neurophysiologiques de la réserve cognitive : le modèle passif (vision quantitative) suggère que la réserve cognitive s’exprime en termes de volume cérébral (plus de neurones, de cellules gliales et de synapses), alors que dans le modèle actif (vision qualitative) la réserve renvoie à une utilisation plus flexible des réseaux cérébraux et (ou) des stratégies cognitives.

Différents facteurs (par ex. scolarité, nombre et fréquence des loisirs, profession surtout si elle est cognitivement stimulante, réseau social, bilinguisme, etc.) ont été identifiés par la suite comme participant au développement de la réserve cognitive. Ainsi, le diagnostic de la maladie d’Alzheimer est différé en moyenne de 4,3 années chez des patients bilingues comparés à des patients monolingues.

L’importance relative et les interactions entre ces facteurs font encore l’objet de travaux, de même que la question de la causalité : « Est-ce l’enrichissement de l’environnement qui influence la réserve ou est-ce la réserve qui détermine la propension des sujets à aller vers un milieu stimulant ? » Ces questions sont essentielles dans la perspective d’une mise en œuvre de politiques de santé adaptées et visant à prévenir autant que faire se peut le vieillissement cognitif.

— Stéphane ADAM

— Catherine GROTZ

Bibliographie

Y. Stern, « Cognitive reserve in ageing and Alzheimer’s disease », in Lancet Neurology, vol. 11, pp. 1006-1012, 2012.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : chargé de cours, université de Liège (Belgique), chef de l'unité de psychologie de la sénescence
  • : doctorante à l'université de Liège (Belgique)

Classification

Pour citer cet article

Stéphane ADAM et Catherine GROTZ. RÉSERVE COGNITIVE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • VIEILLISSEMENT COGNITIF

    • Écrit par Patrick LEMAIRE
    • 1 065 mots

    La psychologie du vieillissement cognitif est cette partie de la psychologie qui cherche à comprendre comment évoluent nos capacités intellectuelles au fur et à mesure que nous avançons en âge. Les recherches essaient de caractériser le vieillissement dit « normal », mais aussi le vieillissement pathologique...

  • VIEILLISSEMENT DE LA MÉMOIRE

    • Écrit par Francis EUSTACHE
    • 2 132 mots
    ...culturel, actifs sur le plan intellectuel et bien intégrés socialement avaient plus de chances d’échapper au déclin de la mémoire. Cela rejoint le concept de réserve cognitive, définie comme la capacité d’un individu âgé à optimiser ses performances en recrutant le même réseau cérébral que les sujets jeunes,...

Voir aussi