EST-OUEST RELATIONS
1984-1987 : entre le dialogue américano-soviétique et des mutations loin d'être achevées
Au lendemain de la crise des euromissiles, les rapports Est-Ouest et plus précisément le dialogue américano-soviétique s'imposent à nouveau comme l'élément constant d'un monde dont l'axe de gravité se déplace vers l'Asie-Pacifique. Le moment des confrontations spectaculaires – temporairement – passé, les changements majeurs en cours resurgissent avec netteté.
Le cœur du système Est-Ouest est lui-même perturbé. Aux États-Unis, l'ère Reagan paraît devoir se clore de manière misérable avec le scandale de l'Irangate qui éclate en novembre 1986. Depuis le Vietnam et l'affaire du Watergate (1974), la présidence ne parvient pas, ou plus, à concilier responsabilités impériales, exigences de contrôle du Congrès et moralisme de l'opinion. En outre, la fin de l'ère Reagan remet en lumière les échéances plus ou moins reportées : compétitivité de l'industrie américaine face, d'abord, à celle du Japon ; endettement massif, qui fait des États-Unis le premier débiteur mondial ; nécessité de choix budgétaires sévères... D'où des interrogations appelées à peser sur la fin de ce siècle : les États-Unis veulent-ils et peuvent-ils demeurer cette puissance centrale de l'ensemble Atlantique-Pacifique ? La réorganisation de cet ensemble, imposée par les faits depuis la décennie de 1970, n'implique-t-elle pas un autre partage des charges ?
L'Union soviétique, depuis l'avènement de Mikhaïl Gorbatchev, soulève à nouveau les questions qu'ont déjà posées la période de Khrouchtchev puis celle d'Andropov : une réforme d'envergure du système est-elle possible et apportera-t-elle une efficacité adaptée à l'impératif de modernisation technologique ? Les interrogations reçoivent une réponse tragique, avec la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en 1986. Le développement politico-militaire a besoin, pour se poursuivre, d'une assise économique solide.
À la fin des années 1980, nul ne sait si Gorbatchev, à l'autorité plus ou moins acceptée, peut gagner ce pari, non seulement sans porter atteinte aux fondements de la société soviétique mais encore sans créer, au sein de l'empire, en Europe de l'Est, des tensions insupportables entre les privilèges des « nomenklaturas » en place et les rêves d'émancipation de la population.
Le mal des États-Unis (vulnérabilité de l'exécutif) et les incertitudes soviétiques rapprochent les deux supergrands, un accord américano-soviétique pouvant contribuer à restaurer une crédibilité presque détruite (Reagan) ou encore en quête d'elle-même (Gorbatchev).
Dès 1984, la reprise active du dialogue américano-soviétique se situe dans les traces laissées par la détente, au début des années 1970 : tenue de sommets (Genève, nov. 1985 ; Reykjavik, oct. 1986 ; Washington, déc. 1987 ; Moscou, mai 1988) et recherche laborieuse mais obstinée d'un nouveau consensus sur la maîtrise des armements.
Mais les enjeux et le processus de rapprochement ne bénéficient plus de la convergence relative des concepts stratégiques, qui avait permis les accords S.A.L.T. I et II. Le président Reagan érige la défense spatiale en symbole de son œuvre historique, bien que le programme I.D.S. perde beaucoup de sa substance entre 1983 et 1986. L'Union soviétique, jusqu'à la rencontre de Reykjavik, prétend abolir les armes nucléaires (plan Gorbatchev, 15 janv. 1986) et insiste sur les liens qui unissent tous les dossiers.
Il n'est pas surprenant qu'en 1987 les négociations Washington-Moscou se nouent sur les armes qui ont suscité l'épreuve de force de 1979-1983 : les euromissiles, ou plus exactement les forces américaines et soviétiques de portée intermédiaire (F.N.I.), du théâtre européen. Pour les États-Unis, qui ont répondu, à contrecœur, à la demande de leurs alliés européens, les Pershing-2 et les missiles de croisière risquent d'abaisser le seuil d'engagement nucléaire, alors que, depuis le début des années 1960, la stratégie américaine de riposte flexible vise à reculer ce moment, afin de conserver le contrôle d'une éventuelle escalade et d'éviter l'irrémédiable. Quant à l'Union soviétique, un accord allant jusqu'à la destruction des SS-20 contre le retrait des F.N.I. américaines ne porterait pas atteinte à l'essentiel de son dispositif militaire (fusées de longue portée, moyens conventionnels) et surtout effacerait la défaite psychologique et politique de 1983.
Conformément à sa démarche, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, Mikhaïl Gorbatchev agit « à la hussarde » : il accepte d'isoler le dossier « euromissiles », fait sienne l'option zéro (démantèlement des Pershing-2, des missiles de croisière et des SS-20 L.R.I.N.F., d'une portée de 1 800 à 5 500 km), se rallie à l'option double zéro (ajoutant des missiles de plus courte portée S.R.I.N.F., de 500 à 1 800 km).
La signature du traité américano-soviétique, à l'occasion du sommet de Washington le 8 décembre 1987, sur ces bases est spectaculaire. Il constitue le premier accord de désarmement se traduisant non par des plafonds, mais par l'élimination d'une catégorie de missiles ; de plus, la précision des modalités de contrôle (sur place) offre des garanties d'un type nouveau.
Mais, depuis les entretiens Reagan-Gorbatchev de Reykjavik, qui ont laissé l'impression d'un président américain aisé à manœuvrer et sauvé par la raideur soviétique, le malaise diffus des relations transatlantiques et les inquiétudes européennes se réveillent. Ici aussi, les rapports Est-Ouest ne constituent plus que la pointe de réseaux mouvants.
Une nouvelle fois, l'Allemagne fédérale exprime de la manière la plus aiguë les conséquences contradictoires d'un dialogue Est-Ouest, qui se situe à plusieurs niveaux : États-Unis/U.R.S.S. ; U.R.S.S./États ouest-européens ; Europe occidentale/Europe de l'Est.
D'un côté, Bonn, depuis la fin des années 1960, fait de la politique à l'Est et de l'accroissement des liens avec l'« autre » Allemagne la constante et le moteur de sa diplomatie. La visite officielle du numéro un est-allemand en R.F.A., en septembre 1987, consacre cette permanence. De l'autre côté, l'Allemagne fédérale se sent à demi flouée par l'accord sur les euromissiles, maintenant sur son territoire des armes nucléaires du champ de bataille, d'une portée de moins de 500 kilomètres, et laissant intacte la supériorité conventionnelle du pacte de Varsovie, même si, depuis 1973, se poursuivent des négociations sur ce dossier (accord de Stockholm sur les « mesures de confiance » [contrôle des activités militaires], en septembre 1986).
Au-delà de la question des armements nucléaires en Europe, la fin des années 1980 révèle l'envers du statu quo européen : l'autonomie politique acquise par la détente, en dépit de ses soubresauts, n'abolit ni les réalités militaires ni la question idéologique. D'où, à l'Ouest, le retour des débats sur la défense européenne, le lien franco-allemand. D'où, à l'Est, dans les démocraties populaires, le remue-ménage que provoque le réformisme gorbatchévien, heurtant des régimes qui s'efforcent de concilier contacts avec l'Ouest, stabilité interne et bonnes relations avec le « grand frère soviétique ».
Si les armements nucléaires et l'Europe restent les deux piliers du système des relations Est-Ouest, ce dernier ne cesse d'être infléchi par des données « exotiques », qu'aident à saisir trois exemples : l'Afrique australe, le Moyen-Orient (et notamment la guerre Irak-Iran) et, à long terme, la Chine et l'Asie-Pacifique.
L'Afrique australe est, à la fin des années 1970, l'une des zones de l'affrontement Est-Ouest – pénétration soviétique et cubaine en Angola et au Mozambique. Dans cette partie du monde, l'Afrique du Sud, en raison de sa position et de sa richesse, constitue un enjeu décisif. Depuis la réapparition d'émeutes anti-apartheid en 1985, la confrontation capitale se déroule non entre l'Est et l'Ouest, même si l'Union soviétique reste aux aguets, mais à l'intérieur même des démocraties occidentales. Ces dernières, et au premier chef les États-Unis, sont tiraillées entre le moralisme et l'importance des intérêts en jeu, entre le désir de certaines parties de l'opinion publique de punir Pretoria et la mise en œuvre délicate de pressions en faveur d'une évolution libérale. L'Afrique australe confirme la décomposition partielle du système Est-Ouest, sa fixation impuissante sur des antagonismes particuliers : tandis que les pions soviétiques s'enfoncent dans la guerre et la misère, le problème sud-africain devient, à l'Ouest, un test de la cohérence des valeurs démocratiques face à l'apartheid (vote, en 1986, par le Congrès américain de sanctions, malgré l'opposition du président Reagan). L'essentiel, l'avenir de l'Afrique du Sud, sa capacité à résoudre les difficultés raciales, échappe au cadre Est-Ouest.
De même, le Moyen-Orient illustre ce jeu Est-Ouest, où Américains et Soviétiques sont conduits à prendre des positions précaires et équivoques. La paix américaine de 1979 entre l'Égypte et Israël, la marginalisation de l'Union soviétique par rapport à ce conflit apportent une victoire fragile aux États-Unis, qui, en 1982-1984, se laissent prendre dans le piège libanais avant de s'en dégager prudemment. En cette fin des années 1980, le projet d'une conférence internationale, sous l'égide de Washington et Moscou, resurgit. Mais la décision appartient essentiellement à Israël et aux pays arabes (Jordanie, Syrie...) secoués par l'instabilité de la zone.
Quant à la guerre Irak-Iran, elle fait des États-Unis et de l'Union soviétique à la fois des rivaux maladroits et des partenaires à l'influence fort peu efficace. La relation Est-Ouest se dédouble : si Washington et Moscou se rejoignent plus ou moins pour essayer vainement de rétablir le statu quo ante (par exemple, résolution unanime du Conseil de sécurité, le 20 juillet 1987) et marquer leur présence dans la région, chacun agit en fonction de préoccupations spécifiques. Les États-Unis retombent dans l'ornière iranienne (affaire des livraisons d'armes au régime khomeyniste) et troublent leurs alliés arabes. L'Union soviétique, liée à l'Irak, mais consciente de l'enjeu crucial qu'est l'Iran, louvoie entre les deux belligérants. Ici aussi les dynamiques régionales – et d'abord la dynamique révolutionnaire de l'Iran – ne se soumettent pas à la rationalité Est-Ouest.
C'est en définitive dans la zone Asie-Pacifique que se saisit le mieux la métamorphose en cours du système Est-Ouest ; d'antagonisme et d'alliances, il se change en partie complexe, machiavélienne, avec un acteur s'appuyant sur son indépendance : la Chine.
Alors qu'en Europe les règles et les buts, hérités du partage des années 1940 et de la détente, sont à peu près définis, la confrontation asiatique reste ouverte. Ce qui est en jeu, c'est d'abord la cohésion de l'Union soviétique, sa double nature européenne et asiatique, ses relations avec la Chine intouchable par sa masse et sa durée, qui se détache, non sans à-coups, des rêves maoïstes pour bâtir une réelle puissance. L'un des discours clés de Mikhaïl Gorbatchev est bien celui de Vladivostok le 28 juillet 1986. Fidèle aux objectifs de l'ère Brejnev, le numéro un soviétique reprend, pour l'Asie, le pendant du projet paneuropéen de sécurité collective. Concrètement, il s'agit d'abord de normaliser les rapports avec Pékin, tout en conservant les moyens de surveiller la Chine, par une alliance avec l'Inde, en s'implantant en Indochine et en assurant une présence navale dans le Pacifique.
Pour les États-Unis, gardiens de l'océan Pacifique depuis 1945, assurant notamment la sécurité du Japon et celle de la Corée du Sud, le face-à-face Est-Ouest, notamment à travers le développement d'une stratégie soviétique dans le Pacifique, s'inscrit dans une série d'éléments qui se bousculent : liens avec le Japon, dont l'extraordinaire force économique, menace pour l'industrie américaine, ne fait pas disparaître la dépendance militaire ; turbulences des Philippines ou de la Corée du Sud ; contestations antinucléaires dans le Pacifique sud.
Dans cette partie du monde, la logique Est-Ouest se fragmente en une imbrication d'enjeux partiels, dont chacun risque, tout de même, de modifier l'équilibre mondial. Alors que les années 1970 ont été dominées par le spectacle diplomatique (dialogue américano-chinois, traité de paix sino-japonais...), la décennie de 1980 est celle des priorités économiques, qu'il s'agisse de la Chine, du Japon ou des nouveaux pays industriels de cette zone.
Si Washington, organisateur de cette Asie du Pacifique, doit s'efforcer, en principe, de traduire dans le champ politique ces transformations, Moscou consolide et élargit ses positions en vue d'un éventuel affrontement avec Pékin. Ici aussi, les supergrands apprennent à vivre avec des alliés ou des clients qui manifestent des ambitions propres (Union soviétique et Vietnam, États-Unis et Japon).
La décennie de 1980 confirme cette oscillation du système Est-Ouest entre tension et coopération. Malgré les crises du début des années 1980, les données et les options fondamentales de la détente, en gestation dès les années 1950, sont maintenues.
L'Occident continue alors de parier sur une banalisation progressive de l'Union soviétique et du camp socialiste, grâce à la multiplication des échanges économiques, culturels, politiques... D'où la frénésie d'analyses que suscite l'expérience Gorbatchev, comme si sa réussite devait signifier un bouleversement du régime. D'où l'importance de la question allemande, nœud où se lient les contradictions Est-Ouest : d'un côté, les aspirations obstinées d'une identité nationale ; de l'autre, le sentiment rappelé nettement par Moscou qu'il n'y a pas d'alternative à la division de l'Allemagne et au partage de l'Europe.
L'Union soviétique, de l'ère Brejnev à l'ère Gorbatchev, ne saurait revoir ses buts extérieurs : consolidation du statut de superpuissance ; préservation du glacis est-européen ; neutralisation de l'Europe occidentale... Entre 1980 et 1983, Moscou privilégie la démonstration de sa force et les contacts avec les pays ouest-européens. Depuis 1985, l'U.R.S.S. préfère le sourire et le dialogue avec l'autre supergrand, sans oublier les enseignements de Lénine et Staline : garder toujours plusieurs fers au feu.
Qu'y a-t-il alors de changé par rapport à la décennie de 1970 ? Tout d'abord, les deux supergrands apparaissent de plus en plus comme des colosses vulnérables, prisonniers de leur logique, entravés par elle. Aux États-Unis, les mécanismes démocratiques, le contrôle du Congrès et de l'opinion publique mais aussi les ruses de l'exécutif pour tourner ces limites condamnent la présidence impériale à une ligne chaotique. Qu'il s'agisse de Johnson avec le Vietnam, de Nixon avec le Watergate, de Carter avec les otages de Téhéran, enfin de Reagan avec l'Irangate, la fin du mandat présidentiel est tragique ou dérisoire. Quant à l'Union soviétique, son enlisement en Afghanistan, avec ses coûts en hommes et en matériels, éclaire les insuffisances d'une conception idéologico-militaire. Le choc afghan entraînera-t-il un réexamen de la politique soviétique ? Presque tout, et en particulier la nature du pouvoir soviétique, exclut, semble-t-il, une telle hypothèse... Mais les faits sont têtus, disait Lénine, dont Mikhaïl Gorbatchev se veut l'authentique continuateur. Le retrait des forces soviétiques d'Afghanistan (à partir du 15 mai 1988) signifie, semble-t-il, une volonté de réexamen des engagements décidés par Brejnev l'« Africain »... ou l'« Asiatique ».
Ensuite, l'écoulement du temps accentue les écarts entre la constante Est-Ouest et les mouvements de puissance. Depuis 1945 (ou même depuis 1917), la spécificité soviétique, l'universalisme américain déterminent l'équilibre mondial. Or les années 1980 précisent l'émergence d'un autre environnement, dominé par l'exaspération de l'idée d'indépendance non seulement politique mais aussi économique, culturelle, religieuse, et l'effervescence technologique. Les États-Unis face au Japon, l'Union soviétique face à l'Occident savent qu'eux aussi ne peuvent se soustraire à l'impératif de modernisation et d'adaptation. Les problèmes d'ajustement des premiers, la stagnation de la seconde, la priorité inévitablement donnée aux problèmes intérieurs font que, dans les années à venir, le couple américano-soviétique restera soudé par une concertation conflictuelle ou par un antagonisme discipliné. S'il y a cassure, fort improbable du fait même de la hantise d'un conflit nucléaire incontrôlable, l'origine en viendrait de ce monde volatile, secoué par l'insatisfaction qu'excite la coexistence d'un progrès technique rapide, que s'approprient certains pays du Sud, et de la lutte sans fin pour la puissance et la survie.
Enfin, le dialogue américano-soviétique sur la maîtrise des armements, après les soubresauts de 1980-1983, se veut ambitieux, devant conduire à des diminutions considérables ou même à l'élimination des missiles nucléaires. Ici aussi se manifeste la complexité des relations Est-Ouest.
Dans les années 1970, la maîtrise des armements repose sur l'adhésion des deux superpuissances à une discipline plus ou moins commune (organisation et gestion d'une menace réciproque par les fusées intercontinentales offensives – principe de la destruction mutuelle assurée). Avec l'initiative de défense stratégique (1983), le président Reagan a imaginé introduire un nouveau concept : à l'équilibre de terreur se substituerait la défense par un bouclier spatial, rétablissant l'invulnérabilité du territoire américain. À la fin des années 1980, le programme de la « guerre des étoiles » ne paraît guère en mesure de concrétiser cette utopie. Demeure cependant une interrogation : la technologie – par les armes spatiales, notamment – remettra-t-elle en cause le concept de dissuasion, malmené, par ailleurs, par les frayeurs des opinions ?
Les États-Unis et l'Union soviétique souhaitent, dans leurs discours, le dépassement de la dissuasion.
À Moscou, le 31 juillet 1991, les présidents Bush et Gorbatchev signent le traité S.T.A.R.T. (Strategic Arms Reduction Talks), qui va plus loin que les accords S.A.L.T. Les négociations, ouvertes le 29 juin 1982 à Genève, avaient été suspendues en décembre 1983, pour redémarrer en 1985. Ce traité prévoit une réduction des armements stratégiques : de 25 à 30 p. 100 des arsenaux existants, selon les catégories d'armements.
La disparition de l'U.R.S.S., en décembre 1991, accélère les mesures de désarmement. Le 16 juin 1992, les présidents américain et russe George Bush et Boris Eltsine, réunis en sommet à Washington, s'engagent à éliminer, dans un délai de onze ans, tous leurs missiles balistiques intercontinentaux à têtes multiples basés au sol et à réduire de deux tiers l'ensemble de leurs ogives nucléaires. De vingt et un mille ogives, les arsenaux conjugués des deux pays tomberaient à six ou sept mille têtes, soit moins de la moitié de ce que prévoyaient les accords S.T.A.R.T. Abandonnant le principe de la parité stratétique avec les États-Unis, la Russie renonce à ses puissants S.S.-18, fers de lance de sa force de frappe. Les deux États réaffirment également leur projet de « système de défense globale » commun contre des attaques nucléaires de pays tiers.
Les relations Est-Ouest changent radicalement de nature en décembre 1991, passant de l'affrontement à la coopération. Les États de l'ex-U.R.S.S. attendent d'abord des mesures d'aide économique. Les Occidentaux, de leur côté, craignent qu'une grave détérioration ne leur soit dommageable et ils veillent à ce que les armements, les moyens de production et les technologies des pays de l'Est ne soient pas bradés au profit de pays tiers. Le 17 juin 1992, les deux chefs d'État américain et russe signent une « charte de partenariat et d'amitié » qui énonce les principes devant régir les relations entre les deux pays.
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Écrit par
- Jacques HUNTZINGER : professeur à la faculté des sciences ju-ridiques de l'université de Paris-X
- Philippe MOREAU DEFARGES : conseiller des Affaires étrangères, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, chargé de mission à l'Institut français des relations internationales
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