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PSKOV

Russie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Russie : carte administrative

Située à la limite du domaine russe, non loin du lac de Tchoud (Čudskoe ozero), la ville de Pskov était originellement un « bourg » (prigorod) de Novgorod. Elle s'en détacha en 1348, restant cependant soumise à la juridiction de l'archevêque de Novgorod. Semblable en bien des points par sa structure socio-politique à Novgorod, Pskov en diffère cependant par l'absence de très grandes propriétés foncières. La période la plus prospère semble avoir été le xve siècle, quand les transactions commerciales prennent une grande ampleur (la Charte judiciaire de Pskov, Pskovskaja Sudnaja Granota, en témoigne).

Annexée par le grand-prince de Moscou, Basile III, en 1510, Pskov devient l'une des forteresses de la frontière occidentale de la Moscovie et doit soutenir plusieurs sièges, dont celui du roi de Pologne, Étienne Bathory (1581-1582). Elle n'en reste pas moins un centre commercial relativement actif, où se place la première tentative faite en Russie pour créer un organisme officiel de crédit (1665-1666). Mais, comme Novgorod, Pskov fut éclipsée au xviiie siècle par Saint-Pétersbourg et reléguée au rang de centre administratif (chef-lieu de gouvernement en 1779, d'oblast aujourd'hui).

Comme Novgorod, Pskov échappa donc à l'invasion tatare. Les deux « républiques marchandes » connurent un développement ininterrompu de leur art à partie du xie ou du xiie siècle jusqu'au xve siècle. Les icônes qui furent exécutées à Pskov commencent seulement à être connues et étudiées. On y retrouve le trait caractéristique de l'art novgorodien, la sobriété, mais poussé jusqu'à l'austérité. Le style est proche de celui des icônes de Novgorod, mais plus retenu, les couleurs moins vives, plus sourdes sinon sombres. C'est surtout en architecture et en peinture monumentale que l'art de Pskov occupe une place marquante. Pskov compte, en effet, une quarantaine d'églises et de bâtiments anciens. La peinture monumentale est d'une force égale à sa sévérité (tons sourds, lignes essentielles et visages rehaussés de traits blancs). Les églises au plan en croix grecque sont généralement assez petites, cubiques, aux lignes sévères, construites dans un appareil de briques et de moellons, recouvert ultérieurement d'un crépi blanc ; elles ont une ou plusieurs petites absides ; la décoration extérieure est limitée au minimum, en général une frise de triangles inversés orne le tambour de la coupole et le haut des absides : ce type d'ornementation sera introduit à Moscou par des architectes venus de Pskov. Fréquemment, un campanile à baies ou « en peigne » flanque l'église ; il peut être accolé à la façade ou détaché d'elle. La ville possède plusieurs monuments importants comme le kremlin, ville ancienne de Dovmont, différentes églises : église du monastère Spasso Mirojski (xiie s.) fresques, Saint-Jean du monastère Ioanovski (xiiie s.), Vassili « na gorke » (1413), Nicolas « na ousokhe » (xvie s.), cathédrale de la Trinité (1682-1699) et des maisons du xviie siècle (maison de Pogankine).

On citera aussi le monastère Snetogorski, à quelques kilomètres de la ville, fondé au xiiie siècle, et l'église de la Nativité, décorée de fresques (1310).

— Jean BLANKOFF

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Écrit par

  • : professeur à l'Institut de philologie et d'histoire orientales et slaves, Bruxelles

Classification

Pour citer cet article

Jean BLANKOFF. PSKOV [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

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Autres références

  • RUSSIE (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Michel LESAGE, Roger PORTAL
    • 20 238 mots
    • 29 médias
    ...Tallin). À cette croisade a répondu une contre-croisade marquée par les victoires du prince Alexandre Nevski sur la Néva et sur les glaces du lac de Pskov (1240-1242). La « bataille des glaces » a arrêté la progression germanique, permis à Novgorod de conserver son indépendance au moment où les principautés...
  • RUSSIE (Arts et culture) - L'art russe

    • Écrit par Michel ALPATOV, Olga MEDVEDKOVA, Cécile PICHON-BONIN, Andreï TOLSTOÏ
    • 18 897 mots
    • 23 médias
    L'art des cités libres du Nord, Novgorod et Pskov, contraste avec celui de Vladimir-Souzdal par sa grandeur austère et la sobriété de ses formes. Peut-être est-ce là le signe de l'esprit démocratique des habitants de ces villes.

Voir aussi