Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PÉNICAUD LES (XVe-XVIe s.)

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

Le fondateur de la première dynastie limousine d'émailleurs connus, Nardon Pénicaud, était sans doute plus jeune d'une génération que d'autres artistes restés anonymes, tels le prétendu Monvaerni et le Maître du triptyque d'Orléans. La seule précision apportée par son œuvre est la date de 1503 sur une Crucifixion (musée de Cluny, Paris). Tous ses émaux sont polychromes. Son coloris est sombre et velouté, enrichi de fines gouttelettes d'émail translucide déposées sur une petite feuille d'or ou d'argent, imitant les pierreries. L'iconographie est exclusivement religieuse ; elle emprunte des détails aux xylographies du Nord et de l'Est. Son testament est daté de 1541, mais son activité a dû cesser plus tôt.

Jean Ier Pénicaud devait être son frère plus jeune. Ses œuvres, polychromes elles aussi, s'inspirent plus largement des gravures contemporaines, en particulier de celles de Dürer. L'artiste donne à ses personnages une longueur démesurée.

Jean II est sans doute un fils de Nardon. Sa production débute vers 1532. Ses œuvres polychromes sont assez rares, et il excelle dans la grisaille, usant parfois d'un procédé qui rappelle le sfumato en peinture. On lui doit, outre des plaques frappées au revers d'un poinçon couronné utilisé par tous les Pénicaud, quelques pièces de vaisselle émaillée et des portraits en médaillon. Son iconographie est parfois mythologique ou allégorique. Il signe I. P. ou P. I., ou de son nom entier, soit en latin (PENICAVDI IVNIOR), soit en français. La dernière date relevée sur ses œuvres est celle de 1549 (Saint Luc, Victoria and Albert Museum, Londres).

Pierre Pénicaud, autre fils de Nardon, est à la fois émailleur et peintre verrier (Vitrail de la Cène, 1555, détruit). Son œuvre d'émailleur est peu abondante : quelques plats, deux rondaches, des plaques incurvées ornées de figures mythologiques (au Louvre). Sa production est parfois confondue avec celle de Jean III (son neveu ?), qui fut consul à Limoges en 1571. Ce dernier fut appelé « l'impressionniste de l'école de Limoges ». Son œuvre est peinte exclusivement en grisaille, à fond noir ou bleu ; ses personnages, proches des canons bellifontains, portent des vêtements d'une légèreté vaporeuse. Il n'a laissé aucune pièce signée ni datée ; on trouve seulement, au revers des plaques, le poinçon des Pénicaud frappé jusqu'à trois ou quatre fois.

— Marie-Madeleine MARCHEIX

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Marie-Madeleine MARCHEIX. PÉNICAUD LES (XVe-XVIe s.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • ÉMAUX

    • Écrit par
    • 4 384 mots
    • 1 média
    ...estampes allemandes et italiennes ; leur palette devient plus intense et s'adjoint le camaïeu pour traduire les compositions maniéristes sous le pinceau des Penicaud, des Reymond, des Martin Didier, des Court. Léonard Limousin, peintre de François Ier à Fontainebleau, émaille aussi des portraits à la manière...