PÉLITES
Pélites détritiques
Les pélites quartzeuses, ou microquartzites, sont des roches très dures à cassure esquilleuse ou conchoïdale ; elles sont parfois colorées en noir par de la matière organique et ont alors l'aspect de lydiennes (cf. roches biochimiques et chimiques siliceuses). Le ciment des microquartzites peut, comme celui de leurs équivalents gréseux, être contemporain du dépôt (ciment primaire) ou s'être formé postérieurement, par exemple à la suite de circulation d'eaux chargées en silice.
Les pélites quartzo-argilo-micacées sont les plus répandues. Elles entrent dans la séquence de la plupart des flyschs, soit qu'elles résultent du dépôt de particules en suspension apportées par les fleuves sur le plateau ou le talus continental (sédimentation primaire), soit qu'elles marquent la phase terminale de la grano-décroissance qui caractérise les séquences de turbidites (resédimentation). C'est dire qu'elles sont largement représentées parmi les roches sédimentaires. Ces pélites détritiques sont généralement pauvres en fossiles mais peuvent conserver de belles empreintes (flysch à helminthoïdes). Souvent laminées (shales), elles présentent des lits très fins alternativement gréseux et micacés. La nature des minéraux argileux donne de précieuses indications sur le régime bioclimatique des continents d'origine, à condition que l'on tienne compte des triages ayant pu survenir avant et pendant le dépôt, et des transformations consécutives à la diagenèse. Sous l'effet du métamorphisme et par l'intermédiaire des schistes, ces roches passent à des micaschistes, puis à des gneiss (séquence alumino-silicique ou « pélitique »).
Les grauwackes (« roches grises », en anglais greywakes, lorsqu'elles sont à grains fins, font partie des pélites. Ce sont alors des microgrès quartzo-feldspathiques dans lesquels entrent des débris et des minéraux de roches volcaniques (augite, hornblende, etc.). Sur le terrain, elles ont l'aspect de flysch, mais sont de coloration plus sombre, et d'âge plus ancien (faciès « culm » du Carbonifère des Vosges). Des pélites ferrugineuses, très altérables, leur sont souvent associées, en particulier dans les Coal Measures des États-Unis et de Grande-Bretagne.
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Écrit par
- Charles POMEROL : professeur à la faculté des sciences, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Autres références
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GRANULOMÉTRIE
- Écrit par Fernand VERGER
- 2 950 mots
- 5 médias
– les pélites, au-dessous de 50 μm, subdivisées en : limons grossiers, de 50 à 20 μm ; limons fins, de 20 à 2 μm ; argiles, au-dessous de 2 μm (le sens du mot « argile », ici purement dimensionnel, diffère du sens minéralogique). -
MARNES
- Écrit par Charles POMEROL
- 989 mots
- 1 média
...sont mouillées. Mais, à la différence des argiles, elles font effervescence avec les acides à cause de la présence du calcaire. La finesse des particules constitutives (minéraux argileux, carbonates et, parfois, silice en faible quantité) place les marnes dans le groupe des lutites, ou pélites. -
PLOMB
- Écrit par Claude FOUASSIER , Michel PÉREYRE , Michel RABINOVITCH et Jean-Louis VIGNES
- 6 736 mots
- 3 médias
– environnement réducteur (pélites noires, shales carbonés et dolomitiques) ;