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RICI PAUL (mort en 1541)

Humaniste, traducteur et kabbaliste de la Renaissance. D'origine israélite, né sans doute en Allemagne, Paul Rici, ou Paulus Ricius, dit aussi Paulus Israelita, reçoit le baptême catholique en Italie vers 1505. Il rencontre Érasme l'année suivante à Pavie où il devient professeur de philosophie et de médecine. Rici fut l'un des rares israélites convertis de l'époque qui apporta une contribution sérieuse à l'hébraïsme chrétien, bien qu'il eût aussi écrit une série d'ouvrages (Sal Foederis, 1re éd. 1507, 2e éd. 1514) destinés à confirmer sa foi nouvelle et à réfuter les arguments du judaïsme au moyen de la Kabbale. En 1514, il est le médecin à Augsbourg de l'empereur Maximilien, qui le fera baron von Sparzenstein en 1530. Entre-temps, il avait été nommé en 1521 à la chaire d'hébreu de l'université de Pavie.

Les œuvres de Rici comprennent des traductions d'ouvrages juifs et musulmans, écrits mystiques pour la plupart, et quelques écrits originaux, dont Statera prudentium (1532 env.), qui lui valut une controverse avec l'humaniste Girolamo Aleandro suscitée par l'attitude bienveillante de l'auteur à l'égard du protestantisme. Peu avant la mort de Rici, paraît une anthologie de ses œuvres principales sous le titre De coelesti agricultura libri quatuor, préfacée par Pietro Pomponazzi, dont il avait été l'élève. Mais c'est surtout comme l'un des architectes de la Kabbale chrétienne que Rici est célèbre. Sa traduction de l'œuvre de Joseph Gikatillia, Shaarei Orah (Portae lucis, Augsbourg, 1516), fut étudiée par Conrad Pellicanus, avant même d'être publiée, et inspira maints érudits dans l'entreprise de projets similaires (les traductions du Zohar de Guillaume Postel, par exemple). Rici a contribué à populariser la « prophétie d'Élie », fondée sur un passage du Sanhédrin (97 a) et, comme Pic de la Mirandole (auquel il déniait toute connaissance de la Kabbale), il était capable de déduire la Trinité et d'autres dogmes chrétiens des ouvrages mystiques juifs.

— Michel GAREL

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Écrit par

  • : diplômé d'études supérieures de grec, licencié en langue et littérature hébraïques, collaborateur à l'Institut de recherche et d'histoire des textes, C.N.R.S.

Classification

Pour citer cet article

Michel GAREL. RICI PAUL (mort en 1541) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • KABBALE

    • Écrit par François SECRET, Gabrielle SED-RAJNA
    • 7 223 mots
    ...prononçable. Le défenseur des livres hébreux y trouve plus pour entendre les Écritures que dans la scolastique encombrée d'Aristote. Il est soutenu par Paul Rici (Paulus Ricius), un converti qui passe d'Italie en Allemagne et qui a notamment adapté ce compendium de kabbale qu'est le Shaarei...