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FAURE PAUL (1878-1960)

Né à Périgueux, Paul Faure vient très jeune au socialisme et adhère au Parti ouvrier français de Jules Guesde. Élu à la direction du parti, il y représente la Haute-Vienne, dont la fédération est des plus actives : en 1904, son organe, Le Populaire du Centre, est le seul journal fédéral qui soit quotidien. Pendant la Première Guerre mondiale, Faure est minoritaire au sein de la S.F.I.O. : son pacifisme le conduit à condamner la politique d'Union sacrée et la participation des leaders socialistes au gouvernement. Cependant, il récuse tout autant le défaitisme révolutionnaire de la gauche zimmerwaldienne.

Lors du congrès de Tours en 1920, Faure se reconnaît dans le centre « reconstructeur » : il faut certes quitter la IIe Internationale, qui a failli à sa mission, mais adhérer à l'Internationale communiste reviendrait à briser profondément le mouvement ouvrier international. Avec Jean Longuet, il pense qu'il convient de construire une autre internationale sans exclusive. Minoritaire, Faure quitte le congrès et participe à la reconstruction de la S.F.I.O. ; élu secrétaire général, il partage la direction du parti avec Léon Blum, jusqu'en 1938.

Député du Creusot de 1924 à 1932, Faure anime au sein du parti la tendance guesdiste, gardienne vigilante de la fidélité aux principes révolutionnaires et de la préservation de l'organisation. Aux côtés de Blum, il mène la lutte contre les néo-socialistes qui aspirent à participer au pouvoir et contre les « planistes » qui, en s'enfermant dans un plan de réformes techniques immédiates, enlèvent au parti sa vocation de contestation politique de la société capitaliste. Ministre d'État dans les gouvernements du Front populaire, Faure est en désaccord avec la majorité de son parti lors de la crise de Munich : son pacifisme systématique le conduit à rechercher la paix à tout prix. Il dénonce la politique de réarmement de la France et se sépare définitivement de Blum. Approuvant la politique de révision du traité de Versailles, il souhaite qu'elle se poursuive : « Nous avons été aux côtés du gouvernement français pour toutes les tentatives dans cette direction (temporiser, négocier). Nous avons applaudi M. Chamberlain... Nous avons applaudi le pape. Nous aurions applaudi le diable », déclare-t-il après la conférence de Munich.

Ainsi, lors de l'armistice de juin 1940, Faure accepte la défaite et se rallie au régime de Vichy. Conseiller de Laval, il espérait un poste ministériel, mais son passé politique l'en empêche. En décembre 1940, il est l'émissaire du gouvernement auprès des armées occupantes. Exclu du Parti socialiste en 1944, Faure abandonne toute activité politique.

— Paul CLAUDEL

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Pour citer cet article

Paul CLAUDEL. FAURE PAUL (1878-1960) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • TOURS (CONGRÈS DE)

    • Écrit par Paul CLAUDEL
    • 992 mots

    Le XVIIIe congrès du Parti socialiste unifié, section française de l'Internationale ouvrière, s'ouvre le 25 décembre 1920 à Tours, salle du Manège. L'enjeu en est clair : le parti adhérera-t-il ou n'adhérera-t-il pas à la IIIe Internationale, fondée par...

Voir aussi