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PARTI SOCIAL FRANÇAIS (PSF)

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Créé le 29 juin 1936 sur les traces du mouvement Croix-de-Feu, dissous en vertu de la loi du 10 janvier 1936 interdisant les « ligues » qualifiées de paramilitaires, le Parti social français (P.S.F.) devient à la veille de la Seconde Guerre mondiale le premier parti de masses dans l'histoire de la République, dépassant le Parti communiste, avec bien plus d'un million de membres, en dépit des assauts lancés contre lui de droite et de gauche. Le recrutement du parti est rapide, composé d'adhérents nouveaux, hommes et femmes, à partir de l'âge de seize ans. Les anciens Croix-de-Feu y sont minoritaires. Calquant l'organisation sur celle du Parti socialiste S.F.I.O, La Rocque la divise en groupes, sections, comités, hiérarchisés jusqu'au sommet. Les responsables à tous les échelons sont élus par la base, mais confirmés ensuite par le président. Tout part de La Rocque et remonte jusqu'à lui. Il contrôle ainsi divergences et scissions éventuelles suscitées par le choc des stratégies, et que révèle, dès la création du P.S.F. sa rupture avec son vieux compagnon Pozzo di Borgo. Celui-ci appelle les anciens Croix-de-Feu à rêver d'une mythique prise de pouvoir par un coup de force. La Rocque envisage, selon les statuts du parti, « l'accès au pouvoir dans les formes légales ». Sous la devise « l'ordre par la famille et le travail pour la patrie », le programme reprend les orientations que La Rocque exprimait dans Service public (1934) : reconstitution de la famille, organisation des métiers et de la profession selon les principes coopérateurs, lutte contre la corruption, réforme « courageuse » du régime capitaliste, élaboration d'une charte du travail, adaptation du régime parlementaire. Il prononce les exclusions des amateurs de coups de force qui, dès août 1936, sont tentés de rejoindre les groupes armés d'autodéfense rassemblés dans l'organisation de la « Cagoule », dont le projet, renverser le régime républicain par la force, avorta en novembre 1937.

Le Parti social français se développe très rapidement en dépit d'offensives qui se relaient de l'automne de 1936 au printemps de 1938. Le gouvernement Blum le poursuit pour reconstitution de ligue dissoute. Simultanément, certains leaders des droites tentent de le contraindre à un putsch pour porter au pouvoir Jacques Doriot. Le refus catégorique de La Rocque suscite contre lui une campagne véhémente de calomnies politiques et militaires En 1938, il prévient l'issue des poursuites judiciaires, en dissolvant le parti centralisé, pour lui substituer une fédération de sections départementales largement autonomes. Parallèlement aux divers procès qu'entraînent ces attaques, le Parti social français s'inscrit dans la vie politique. Le groupe parlementaire de six députés élus comme Croix-de-Feu en avril-mai 1936 et le comité d'une cinquantaine de députés sympathisants, bien que votant contre le cabinet Blum, approuvent toute la législation sociale du Front populaire. À partir du printemps de 1938, ils entrent dans les majorités des gouvernements Daladier et Reynaud. La Rocque se consacre essentiellement à la publication du quotidien Le Petit Journal, porte-parole des projets du P.S.F. Avec un million et demi de membres, il aurait pu compter sur une centaine de députés, si les élections prévues pour 1940 n'avaient été renvoyées, à la veille de la guerre. À Vichy, La Rocque refuse d'entrer dans le projet de « parti unique », puis dans la Légion des combattants. Devenu « Progrès social français », le P.S.F développe ses activités sociales, d'une ampleur inégalée, jusqu'à sa dissolution par la police allemande à la fin d'octobre 1942, confirmée par le gouvernement provisoire de la République française le 9 mars 1945. Une centaine de ses membres furent déportés, en même [...]

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Pour citer cet article

Jacques NOBÉCOURT. PARTI SOCIAL FRANÇAIS (PSF) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Autres références

  • FRONT POPULAIRE

    • Écrit par
    • 4 946 mots
    • 1 média
    ...la rue. La dissolution des ligues en juin 1936 entraîne leur transformation en partis de masse de droite, à l'image des Croix-de-Feu, mouvement devenu Parti social français (P.S.F.), fort de plusieurs centaines de milliers d'adhérents ; tandis que l'ex-communiste Jacques Doriot crée le Parti...
  • LA ROCQUE FRANÇOIS DE (1885-1946)

    • Écrit par
    • 497 mots
    • 2 médias

    Fils de général et frère d'officiers, François de La Rocque sort de Saint-Cyr en 1907. Durant la Première Guerre mondiale, il se trouve dans l'Atlas marocain. Grièvement blessé, en 1916, il rejoint le front de France. Après un passage à l'état-major du maréchal Foch, il suit Weygand en Pologne, au...

  • PETIT JOURNAL LE

    • Écrit par
    • 602 mots
    • 1 média

    La parution, en 1863, de cette feuille de demi-format (43 cm sur 30 cm), quotidienne, diffusée essentiellement au numéro en boutique ou par colportage et non plus par abonnement comme les autres journaux, vendue à 5 centimes (un sou), soit moitié moins que les autres feuilles populaires, marque...