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OSSÈTES

Langue

Le premier texte ossète date de 1798 et fut imprimé en caractères cyrilliques à Moscou. Dès le début du xixe siècle, d'autres textes religieux furent traduits en ossète : les Évangiles, les Épîtres, les Psaumes, etc., écrits d'abord à l'aide de l'écriture géorgienne, puis en écriture russe introduite dans une description linguistique de l'ossète en 1844 et en 1862, et, enfin, depuis 1924, en écriture latine rendue officielle et complétée par des signes diacritiques.

La langue ossète se divise en deux dialectes principaux. L' iron, ou dialecte oriental, est parlé par les tribus des Allaghirs dans les vallées du fleuve Ardon et de ses affluents, des Kurtates dans les gorges du Saudon et du Fiagdon, et des Tagaures dans la vallée du Giseldon. Le dialecte iron, qui est le plus important des deux dialectes ossètes pour le nombre de personnes qui le parlent et aussi parce que la langue officielle et littéraire est basée sur le dialecte parlé par les Tagaures, comprend une subdivision méridionale, le dialecte toual parlé par les Touales (ossète : Tvaltæ). Le nom de toual est utilisé par les Ossètes du Nord pour désigner leurs parents du Sud et n'est qu'une adaptation du nom de district géorgien Dvaleti. L'ossète occidental, ou digor, est parlé dans le bassin du fleuve Ouroukh et dans le district de Mozdok sur le Terek. Enfin, dans quelques villages existent des formes intermédiaires, ainsi à Galiatæ et à Kamuntæ. Ces différents dialectes sont caractérisés essentiellement par leur phonologie, ainsi, « miel » se dit mud en digor et mid en iron ; « pont », xed en digor et xîd en iron ; « jeune fille », k'izgœ en digor et cizg en iron.

Les genres grammaticaux ont cessé d'être indiqués avec la chute des éléments terminaux qui les marquaient. En cas de nécessité, on préfixe, selon les cas, un mot qui signifie « mâle » ou un mot dont le sens est « femelle ». Les anciennes déclinaisons se sont perdues par la chute des éléments finals de mots et sont donc confondues en ossète, où la forme normale du substantif représente simplement l'ancien thème. Le pluriel se distingue du singulier par l'adjonction d'un élément -, réduit à -t ailleurs qu'au nominatif. L'ossète a recréé une nouvelle déclinaison pour la plupart des cas, qui sont au nombre de dix en iron et de huit en digor. Les désinences s'ajoutent simplement au thème nominal singulier ou pluriel, c'est-à-dire au nominatif, mais elles se laissent encore clairement analyser, si bien que l'ossète à cet égard fait songer bien plus aux langues non indo-européennes qui l'entourent qu'à la protolangue dont il provient. Le verbe ossète a deux thèmes différents : celui du présent et celui du prétérit. La conjugaison est construite sur ces thèmes, tandis que trois verbes auxiliaires permettent l'utilisation de formes périphrastiques comme dans les autres langues indo-européennes modernes.

Le lexique est fortement pénétré d'éléments étrangers datant de différentes périodes. Parmi les plus anciens emprunts figurent les noms du cuivre, de l'argent et du fer, dont les noms ossètes rappellent les formes finno-ougriennes. L'ossète a en commun avec les langues caucasiennes une série de mots provenant du turc ou, par l'intermédiaire de cette dernière langue, de l'arabe ou du persan. Au géorgien, l'ossète a emprunté un grand nombre de mots, introduits par le digor, ayant trait principalement à la religion. Enfin, l'influence russe se fait sentir fortement depuis le xixe siècle.

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Écrit par

  • : docteur en philosophie et lettres, professeur ordinaire à l'université de Louvain

Classification

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