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LONDRES ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE

Fondé en 1904, l'Orchestre symphonique de Londres (London Symphony Orchestra) est dirigé jusqu'en 1911 par l'un des plus grands chefs allemands de l'époque, Hans Richter. À l'origine de sa création, la dissidence d'un groupe de musiciens de l'Orchestre de Queen's Hall, en désaccord avec leur chef Henry Wood. Ces instrumentistes bâtissent d'emblée un système de fonctionnement en autogestion. Ils font appel aux meilleurs chefs de l'époque et l'orchestre devient l'un des ensembles britanniques les plus recherchés. En 1912, il est le premier orchestre européen à effectuer une tournée aux États-Unis, sous la direction d'Arthur Nikisch. Peu après, l'orchestre aurait dû se trouver sur le Titanic lors du naufrage de ce dernier, sans un changement de date en dernière minute.

Jusqu'en 1950, Edward Elgar, Albert Coates et Hamilton Harty dirigent la plupart des concerts, mais il n'y a aucun chef permanent. Le premier à occuper ce poste après Richter est Josef Krips (1950-1954). Puis l'orchestre s'attache la présence légendaire de Pierre Monteux, qui signe, à l'âge de quatre-vingt-six ans, un contrat de vingt-cinq ans ! Son mandat ne durera que trois ans (1961-1964). István Kertész lui succède et transforme l'orchestre en profondeur, le hissant au niveau des grandes formations européennes (1965-1968). Après sa mort accidentelle, André Previn prend sa suite (1968-1979) et en fait un champion de tous les répertoires et de tous les styles : un modèle de polyvalence. La politique discographique s'intensifie et celui que l'on appelle désormais le L.S.O. (London Symphony Orchestra) s'inscrit rapidement dans le livre des records comme l'orchestre qui compte le plus d'enregistrements à son actif.

<it>Le Narcisse noir</it>, de M. Powell et E. Pressburger - crédits : Collection Joel Finler/ The Archers/ Carlton International Media

Le Narcisse noir, de M. Powell et E. Pressburger

Eugene Ormandy - crédits : Erich Auerbach/ Getty Images

Eugene Ormandy

Avec Claudio Abbado (1979-1989), le L.S.O. entre dans une ère de médiatisation indispensable à sa survie. Les recettes représentent 70 p. 100 du budget ; le reste est partagé entre subventions et mécénat ; l'orchestre doit donc adapter sa politique de communication aux exigences des temps modernes. Michael Tilson Thomas (1988-1995), Colin Davis (1995-2006) et Valery Gergiev (depuis 2007) ne font que s'inscrire dans cette ligne où le chef permanent est une étoile qui permet à l'orchestre de briller davantage sans disposer du moindre pouvoir artistique. Après avoir joué longtemps au Royal Festival Hall, le L.S.O. réside au Barbican Center à partir de 1982.

Le L.S.O. a toujours réservé une place prudente, mais non négligeable, à la musique contemporaine, principalement britannique – créations d'œuvres d'Edward Elgar (Concerto pour violoncelle, 1919), William Walton (Belshazzar's Feast, 1931 ; Varii Capricci, 1976), Oliver Knussen (Concerto pour orchestre, 1970 ; Flourish with Fireworks, 1988), Arthur Bliss (Metamorphic Variations, 1973), Michael Tippett (Triple Concerto pour violon, alto et violoncelle, 1980 ; The Rose Lake, 1995), Robert Saxton (Concerto pour violoncelle, 1993), George Benjamin (Palimpsest, 2000 ; Shadowlines, 2003), Peter Maxwell Davies (Dixième Symphonie, 2014)... –, mais aussi internationale : Aaron Copland (Music for a Great City, 1964), Hans Werner Henze (Ariosi, 1964 ; Tristan, 1974), Krzysztof Penderecki (Première Symphonie, 1973), Toru Takemitsu (Quotation of Dream, 1991), John Adams (Concerto pour violon, 1994)...

— Alain PÂRIS

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

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Pour citer cet article

Alain PÂRIS. LONDRES ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

<it>Le Narcisse noir</it>, de M. Powell et E. Pressburger - crédits : Collection Joel Finler/ The Archers/ Carlton International Media

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Eugene Ormandy - crédits : Erich Auerbach/ Getty Images

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