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ELGAR sir EDWARD (1857-1934)

Premier compositeur anglais de stature internationale depuis Purcell, malgré ses parentés avec la tradition germanique et le fait que sa musique n'ait guère franchi les frontières de son pays. Elgar naît à Broadheath, près de Worcester, où, à l'Église catholique, son père est marchand de musique et organiste, et se forme en autodidacte. Il compose, en 1890, l'ouverture Froissart et, en 1892, une Sérénade pour cordes, mais ne s'impose qu'après la quarantaine (d'ailleurs, du jour au lendemain) avec les Enigma Variations pour orchestre (1899), dont le thème, sorte d'autoportrait musical, est suivi de quatorze variations dédiées chacune à des personnes de l'entourage du musicien, énigmatiquement désignées par leurs initiales. En 1900 est exécuté, au festival de Birmingham, l'oratorioLe Rêve de Gerontius (The Dream of Gerontius), et aussi une de ses partitions les plus célèbres, sur un poème du cardinal Newman, mettant en scène le drame du chrétien face à la mort. Ainsi sont définies dès l'abord les deux directions principales que prendra sa musique. Pour orchestre suivent en effet l'ouverture Cockaigne (1901), la Symphonie no 1, créée en 1908 sous la direction de Hans Richter, la Symphonie no 2 (1911) et l'étude symphonique Falstaff (1913), son ouvrage le plus ambitieux ; parmi les œuvres faisant appel aux voix, les oratorios Les Apôtres (The Apostles, 1903) et Le Royaume (The Kingdom, 1906), où est utilisé le procédé du leitmotiv wagnérien, ainsi que les cantates profanes Les Faiseurs de musique (The Music Makers, 1912) et L'Esprit de l'Angleterre (The Spirit of England). Ce à quoi il convient d'ajouter de la musique de chambre, des pièces d'occasion, comme les deux fameuses marches intitulées Pump and Circumstance, la grande réussite qu'est l'Introduction and Allegro pour cordes (1905), un Concerto pour violon (1910) et un Concerto pour violoncelle op. 85, sa dernière grande partition achevée (1919). Fait maître de la musique du roi en 1924 (la seule fonction officielle qu'il ait acceptée à l'exception de la chaire de musique de l'université de Birmingham de 1905 à 1908), il passe ses quinze dernières années dans le silence et meurt à Worcester en laissant les esquisses d'une troisième symphonie. Considéré en Angleterre comme un très grand maître, pratiquement ignoré ailleurs, il ne mérite « ni cet excès d'honneur ni cette indignité ». Ce fut un grand maître de l'orchestre dans la lignée de Richard Strauss, et on trouve indéniablement chez lui, surtout dans les Enigma Variations, dans The Dream of Gerontius et dans Falstaff, des pages hautement inspirées. L'indication « nobilmente », qu'on rencontre souvent dans ses partitions, le résume en quelque sorte : par-delà le pessimisme du Concerto pour violoncelle, écrit après la guerre il est vrai, il personnifia typiquement l'Angleterre du roi Édouard VII, à la mémoire duquel il dédia d'ailleurs la Deuxième Symphonie.

Edward Elgar - crédits : Hudson/ Hulton Archive/ Getty Images

Edward Elgar

Yehudi Menuhin et Edward Elgar - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Yehudi Menuhin et Edward Elgar

— Marc VIGNAL

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Edward Elgar - crédits : Hudson/ Hulton Archive/ Getty Images

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Yehudi Menuhin et Edward Elgar - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Yehudi Menuhin et Edward Elgar

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    C'est, curieusement, une figure solitaire qui va imposer son nom comme le tout premier de la génération nouvelle. Né et fixé à Worcester, de ce fait éloigné des institutions londoniennes, Edward Elgar (1857-1934) est un autodidacte. C'est à l'âge de quarante-deux ans que ses ...
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