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ON NE BADINE PAS AVEC L'AMOUR (A. de Musset) Fiche de lecture

En 1834, après Les Caprices de Marianne paru l'année précédente, Alfred de Musset (1810-1857), âgé de vingt-quatre ans, publie On ne badine pas avec l'amour, suivi, la même année, de Fantasio et de Lorenzaccio.

Cette « comédie en trois actes » et en prose s'inscrit dans une série de « proverbes dramatiques », genre mineur du xviiie siècle quelque peu oublié, réactualisé par l'auteur d’Il ne faut jurer de rien (1836), Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée (1845) ou encore On ne saurait penser à tout (1849). Musset ayant décidé, à la suite de l'échec de La Nuit vénitienne en 1830, de ne plus faire représenter ses pièces sur scène, On ne badine pas avec l'amour sera intégré dans le recueil au titre significatif, Un spectacle dans un fauteuil, paru en 1834.

La pièce ne sera jouée qu'en 1861, quatre ans après la mort de l'auteur, à la Comédie-Française, dans une version raccourcie. Redécouverte au xxe siècle, elle fait depuis lors partie intégrante du répertoire et, à ce titre, a été montée à de nombreuses reprises, notamment par René Clair et Jean Vilar en 1959, dans le cadre du TNP (Théâtre national populaire), par Jean-Pierre Vincent en 1993, ou plus récemment par Yves Beaunesne en 2012.

La confusion des sentiments

Acte 1

Dans son château, en présence du curé Bridaine, le baron s'apprête à accueillir son fils, Perdican, de retour après ses années d'études à Paris, accompagné de son précepteur, maître Blazius, ainsi que sa nièce Camille, tout juste sortie du couvent où elle a été élevée, flanquée de sa gouvernante, dame Pluche. Le baron compte marier les deux cousins, mais la première rencontre déçoit ses espoirs : aux compliments et aux marques d'affection de Perdican, Camille oppose une grande froideur. Perdican rejoint alors les paysans parmi lesquels il a passé son enfance, en particulier Rosette, la sœur de lait de Camille, à laquelle il fait la cour, au grand courroux de son père qui les observe de sa fenêtre.

Acte 2

Lorsd'une nouvelle entrevue, Camille affirme à Perdican qu'elle ne compte pas l'épouser et qu'elle veut retourner au couvent. Pourtant, peu après, elle lui fait parvenir, par l'entremise de dame Pluche, un billet pour lui donner un nouveau rendez-vous. Le jeune homme, qui continue à courtiser ostensiblement Rosette, accepte. Camille lui explique alors qu'on lui a appris à se méfier de l'amour et des hommes. Perdican proteste contre cette éducation et défend avec ferveur les bienfaits de la passion, quand bien même elle s'accompagnerait parfois de souffrance. Rien n'y fait : Camille confirme sa décision de se vouer à Dieu.

Acte 3

Perdican intercepte une lettre de Camille dans laquelle la jeune fille révèle à une amie qu'elle a tout fait pour que Perdican soit au désespoir de l'avoir perdue. Humilié et furieux d'avoir été le jouet d'une stratégie, il décide de rendre Camille jalouse et la fait assister à sa déclaration d'amour à Rosette, tout près de se laisser convaincre. Afin de lui révéler la vérité sur le jeune homme, Camille dissimule Rosette derrière une tapisserie et feint d'être à présent sensible aux avances de Perdican. Celui-ci lui jure son amour. Camille révèle alors la présence de Rosette, évanouie. Placé devant sa fausseté, Perdican, par défi, affirme qu'il épousera la jeune paysanne. À l'église, Camille se laisse aller à ses doutes et à sa souffrance. Perdican la surprend : tous deux tombent dans les bras l'un de l'autre et s'avouent enfin leur amour. Mais un cri venu de derrière l'autel les interrompt. C'est Rosette qui vient de mourir de désespoir. Camille dit adieu à Perdican.

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Guy BELZANE. ON NE BADINE PAS AVEC L'AMOUR (A. de Musset) - Fiche de lecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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