Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

OECE (Organisation européenne de coopération économique)

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

Le 16 avril 1948, quinze États de l'Europe de l'ouest (auxquels se joindront ultérieurement la république fédérale d'Allemagne et l'Espagne), la Turquie, le Canada et les États-Unis signèrent une convention instituant l'Organisation européenne de coopération économique (O.E.C.E.), l'une de ses tâches immédiates étant de participer à la distribution de l'aide Marshall (que les États-Unis avaient décidé d'accorder à un certain nombre de nations). À plus long terme l'O.E.C.E. devait, dans l'esprit de ses fondateurs, contribuer à développer un régime multilatéral d'échanges viables et équilibrés. Le fonctionnement de l'organisation était très souple. L'instance ultime de décision était le Conseil des ministres, assisté d'un conseil exécutif de sept membres et d'un secrétariat permanent. Prévue à l'origine pour être une institution auxiliaire du plan Marshall, l'O.E.C.E. joua dans ce domaine un rôle limité dans la mesure où l'aide était conditionnée par la seule volonté américaine, ce qui se traduisait le plus souvent par des accords bilatéraux avec le pays destinataire. Aussi est-ce dans la restauration des échanges que l'œuvre de l'O.E.C.E. fut la plus significative. Le problème essentiel était alors de supprimer les restrictions quantitatives dans le domaine des transactions commerciales. L'élaboration du code de libération des échanges permit aussi un relâchement fort appréciable des procédures de contingentement. Par ce code, les pays membres s'engageaient à abolir les restrictions quantitatives sur leurs échanges mutuels. Le code stipulait que les pourcentages obligatoires étaient applicables non seulement au total des importations privées, mais aussi à chacune des trois grandes catégories de produits : denrées alimentaires, matières premières, biens manufacturés.

Par l'intermédiaire de l'Union européenne des paiements, l'O.E.C.E. fut également à l'origine du système de compensation multilatéral qui, par-delà les règlements bilatéraux, permettait aux pays européens de développer leur commerce extérieur ; en dépit de la suspension de la convertibilité des monnaies par la plupart des pays d'Europe, ce mouvement s'est opéré dans un climat monétaire assez serein. L'O.E.C.E. développe en outre son effort dans le secteur, plus particulier, de l'énergie nucléaire. Sur un plan plus général, l'organisation est une structure de réflexion et de rencontre, contribuant au progrès de l'idée européenne. À la fin de 1958, les perspectives de l'O.E.C.E. ont été modifiées par le retour progressif aux convertibilités externes, par la création de la Communauté économique européenne et par les efforts entrepris par la Grande-Bretagne pour constituer une zone de libre échange. Par ailleurs, la prise de conscience du fossé qui séparait les pays nantis et le Tiers Monde impliquait la transformation du rôle de l'O.E.C.E. Aussi, en 1960, les dix-sept pays européens, la Turquie, les États-Unis et le Canada ont-ils fondé l'Organisation de coopération et de développement économiques (O.C.D.E.), avec mission pour cet organisme de confronter les politiques économiques nationales et de coordonner l'aide aux pays pauvres sur une base multilatérale.

— Alain-Pierre RODET

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : diplômé de l'Institut d'études politiques de Grenoble, journaliste

Classification

Pour citer cet article

Alain-Pierre RODET. OECE (Organisation européenne de coopération économique) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • UNION EUROPÉENNE (HISTOIRE DE L')

    • Écrit par
    • 9 509 mots
    • 8 médias
    ...furent à l’origine de la première organisation européenne. En 1948, ils obligèrent tous les pays européens bénéficiant du plan Marshall à rejoindre une organisation commune, l’OECE, afin qu’ils coordonnent leurs plans de reconstruction, ce qu’ils firent en réalité assez peu. Cependant, l’OECE les obligea...
  • BOUCHINET-SERREULLES CLAUDE (1912-2000)

    • Écrit par
    • 679 mots

    Claude Bouchinet-Serreulles, fils d'industriel, né le 26 janvier 1912 à Paris, licencié en droit et diplômé de l'École libre des sciences politiques, avait observé les méfaits du nazisme en 1937-1938 lorsqu'il avait été attaché du conseiller commercial à Berlin. Officier d'ordonnance...

  • CHANGE - L'intégration monétaire européenne

    • Écrit par
    • 14 365 mots
    • 6 médias
    ...du P.R.E., appelle alors à la formation en Europe d'un « grand marché unique », au sein duquel le commerce et les paiements seraient totalement libres. Se joignant aux États-Unis, seize pays fondent l'Organisation européenne de coopération économique (O.E.C.E.). L'O.E.C.E. doit approuver, sur la base de...
  • CONSTRUCTION EUROPÉENNE - (repères chronologiques)

    • Écrit par
    • 957 mots

    3 avril 1948 Entrée en vigueur du plan Marshall. L'aide financière à la reconstruction de l'Europe, proposée par le secrétaire d'État américain George Marshall à Harvard le 5 juin 1947, est gérée par l'Organisation européenne de coopération économique (OECE), créée le 16 avril 1948....

  • Afficher les 10 références