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NUMISMATIQUE

L'étude des monnaies

La masse des monnaies métalliques, en raison de leur importance dans l'histoire monétaire du monde, est le centre et l'objet majeur des études numismatiques.

Description

De nos jours, une monnaie métallique est parfaitement lisible : l'autorité émettrice, accompagnée d'un portrait ou d'un type allégorique ou symbolique signé par l'artiste qui l'a composé, y est clairement indiquée ; la pièce porte une devise caractéristique du régime en cours et sa valeur faciale ; on y relève les marques de l'atelier monétaire et du graveur responsable de la fabrication, la date de frappe ; on en prend aisément la dimension. En se reportant à un document officiel, on a connaissance des caractéristiques de l'émission, des chiffres annuels de frappe. Sur des monnaies anciennes, tous ces éléments ne sont pas toujours réunis ; légende, date, marques d'émission, d'atelier, de graveur, de directeur, d'artiste font parfois défaut. En l'absence des textes réglementant les caractéristiques d'une émission, chacun de ces éléments pose un problème en même temps qu'il est instrument d'identification de la monnaie elle-même. Toute étude numismatique porte donc sur la matière de la monnaie, son poids, sa dimension, sa valeur, la détermination du droit et du revers ; elle déchiffre et transcrit les légendes (du droit, du revers, de la tranche), décrit les types, fait le relevé des signes particuliers (marques, appelées différents, de l'émission, de l'atelier monétaire, du directeur et du graveur de celui-ci, signature de l'artiste).

Métal

Une monnaie est d'abord un morceau de métal, appelé flan, pesant le poids voulu. Selon le métal employé et selon son titre la monnaie possède une valeur intrinsèque. Différentes méthodes sont utilisées pour connaître la composition du métal et le titre : analyse chimique et microchimique, mesure de la densité de l'alliage, analyses superficielles (spectrographie, fluorescence), analyses par activation neutronique. L'hétérogénéité du métal, l'enrichissement superficiel ou en profondeur des pièces empêchent d'obtenir des résultats aussi précis qu'on le souhaiterait. L'analyse chimique, étant destructrice, ne peut être couramment pratiquée. Il semble qu'il reste toujours un écart entre le titre déterminé et le titre primitif. Pourtant des résultats satisfaisants sont acquis : identification de faux et d'imitations, détermination des différentes sources du métal utilisé, confirmation ou infirmation d'un classement, chronologie précise d'une dévaluation.

Poids et dimension

Quel que soit son degré de conservation, après circulation, thésaurisation dans le sol, après rognage (la monnaie ne reçoit de forme correctement ronde et sa tranche n'est cannelée et ne reçoit d'inscription qu'à l'époque moderne), une pièce de monnaie ne pèse jamais son poids originel. Le flan n'est d'ailleurs fabriqué pièce à pièce (al pezzo) que s'il est de métal très précieux, sinon il est fabriqué (on dit taillé) dans un lingot d'un poids donné (poids d'un marc au Moyen Âge qui varie selon les pays). Une collection de flans est ainsi tirée du lingot (les textes indiquent le nombre à tailler) ; le poids des flans est approximatif dans les limites d'une tolérance fixée de façon que, « le fort portant le faible », l'ensemble ait le poids du marc. En l'absence de textes précisant ce poids, l'on cherche à connaître le poids légal théorique d'une pièce à partir d'exemplaires connus. L'utilisation de méthodes statistiques permet d'obtenir une connaissance non rigoureuse du poids originel. Elle ne serait juste que dans la mesure où lui serait appliquée une correction exacte correspondant à l'usure des monnaies. Celle-ci, dont on essaie de fixer un pourcentage moyen,[...]

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Écrit par

  • : conservateur en chef de la bibliothèque municipale de Bordeaux

Classification

Pour citer cet article

Jacques YVON. NUMISMATIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Florin d'or du <pc>XV</pc><sup>e</sup> siècle - crédits : A. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images

Florin d'or du XVe siècle

Statère en or de Philippe de Macédoine - crédits :  Bridgeman Images

Statère en or de Philippe de Macédoine

Autres références

  • AFGHANISTAN

    • Écrit par Daniel BALLAND, Gilles DORRONSORO, Universalis, Mir Mohammad Sediq FARHANG, Pierre GENTELLE, Sayed Qassem RESHTIA, Olivier ROY, Francine TISSOT
    • 37 316 mots
    • 19 médias
    ...bactriennes, mais dont la technique rustique confirme l'origine locale, comme dans la représentation un peu naïve d'un Héraclès se couronnant de feuillage. La numismatique bactrienne, avec ses belles médailles d'argent, a été connue très tôt ; elle a été longtemps le seul témoignage artistique de cette région....
  • CIO (Comité international olympique)

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 10 359 mots
    ...pays émettent des timbres-poste consacrés à l'événement (en général, une centaine de pays pour les Jeux d'été, une quarantaine pour les Jeux d'hiver). Les premières pièces de monnaie furent frappées en 1951, à l'occasion des Jeux d'été d'Helsinki de 1952. Aujourd'hui, un programme de monnaie olympique...
  • DENIER, monnaie

    • Écrit par Jean DÉRENS
    • 1 018 mots
    • 1 média

    Nom d'une monnaie (denarius nummus) que l'on retrouve de l'époque romaine à la fin de l'Ancien Régime, avec une valeur extrêmement variable, tantôt comme espèce monétaire véritable, tantôt comme simple monnaie de compte.

    Dans les premiers siècles de son histoire,...

  • ÉCU D'ARGENT

    • Écrit par Jean DÉRENS
    • 376 mots

    En octobre 1580, pour répondre aux besoins que créait le compte par écu, remplaçant le compte par livre, on frappa un écu d'argent, valant le quart de l'écu d'or. Cette pièce était au titre de 11 deniers d'argent, à la taille de 25 1/5 au marc, et avait cours pour 15 sols. Le...

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Voir aussi