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NUAGES

Classification des nuages

Principes

Les nuages, en perpétuelle évolution, se présentent sous une infinie variété de formes. Il a été cependant possible de définir un nombre limité de « formes caractéristiques » que l'on peut observer fréquemment en toute partie du globe et qui permettent de classer les nuages en différents groupes. La classification des formes caractéristiques a été établie par l'Organisation météorologique mondiale, en 1896, à partir des travaux réalisés en 1803 par le météorologue amateur Luke Howard dans son essai sur la modification des nuages (Essay on the Modifications of Clouds). Cette classification est fondée sur des termes latins. Elle comporte une subdivision en « genres », « espèces » et « variétés ». Par ailleurs, les nuages peuvent présenter des parties caractéristiques, appelées « particularités supplémentaires » lorsqu'elles sont attenantes à leur partie principale, et « nuages annexes » lorsqu'elles en sont séparées. Enfin, il existe une catégorie de nuages observés rarement ou accidentellement : ce sont les « nuages spéciaux », qui ne sont pas inclus dans la classification précitée.

Les genres de nuagescorrespondent aux formes caractéristiques principales sous lesquelles ceux-ci peuvent se présenter ; ils sont au nombre de dix : cirrus, cirrocumulus, cirrostratus, altocumulus, altostratus, nimbostratus, stratocumulus, stratus, cumulus et cumulonimbus, ces dix catégories principales s'excluant mutuellement.

Les genres ont été subdivisés en espèces, déterminées en tenant compte de la forme ou de la structure interne des nuages. Ainsi, à titre d'exemple, « uncinus » s'applique aux nuages en forme de virgule et « castellanus » aux nuages présentant un aspect crénelé comme les remparts d’un château fort. Une nouvelle espèce a été introduite en 2017 : « volutus » (« roulé », en latin) qui désigne les nuages en forme de longs rouleaux horizontaux.

Les nuages peuvent présenter des caractéristiques particulières, qui déterminent leurs variétés ; ces caractéristiques sont spécifiées d'après les différents types d'agencement des éléments constitutifs des nuages et de leur plus ou moins grande transparence. Ainsi, à titre d'exemple, « radiatus » permet de caractériser les nuages présentant de larges bandes parallèles et « opacus » s'applique aux nuages suffisamment opaques pour masquer complètement le Soleil ou la Lune. Une variété peut apparaître dans plusieurs genres ; de même, un nuage peut comporter plusieurs variétés et le nom du nuage est complété par les qualifications des variétés observées.

Un nuage peut être accompagné de particularités supplémentaires attenantes à sa partie principale ou à celle de nuages annexes situés au-dessus, au-dessous ou à n'importe quel niveau de la partie principale du nuage. Ainsi, « mamma » caractérise la présence de protubérances pendantes à la surface inférieure d'un nuage, et « præcipitatio » indique l'existence de précipitations. Depuis 2017, l’Atlas des nuages de l’OMM fait mention de particularités supplémentaires comme « asperitas » (« aspérité », en latin) pour caractériser les formations nuageuses spectaculaires, semblables à la surface inversée d'une mer houleuse, ou « cavum » (« creux ») pour indiquer la présence d'un grand trou (plus ou moins circulaire) au milieu d’une couche nuageuse étendue. Les particularités supplémentaires ne s'excluent pas mutuellement : un nuage déterminé peut en comporter plusieurs.

« Genèse » des nuages

Un nuage peut apparaître en air limpide, à la suite d'un soulèvement d'air humide, ou se former à partir d'un autre appelé « nuage-origine ». Deux cas principaux sont alors possibles.

– Des prolongements plus ou moins importants[...]

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Écrit par

  • : ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts honoraire
  • : directeur général honoraire de la Météorologie nationale

Classification

Pour citer cet article

Jean-Pierre CHALON et André VIAUT. NUAGES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Système dépressionnaire extratropical - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système dépressionnaire extratropical

Nuages de l’étage supérieur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nuages de l’étage supérieur

Nuages de l’étage supérieur - crédits : AAMont-Aigoual/ Météo-France (en haut) ;  Météo-France (à gauche) ; Juhku/ Shutterstock (à droite)

Nuages de l’étage supérieur

Autres références

  • ASCENDANCE, météorologie

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 4 814 mots
    • 10 médias
    ... se trouvant près du sol, les précipitations les plus intenses sont produites par des ascendances démarrant dans les plus basses couches, près du sol, et transportant de l’air chaud et humide suffisamment en hauteurpour former des nuages à fort développement vertical comme les cumulonimbus.
  • ATMOSPHÈRE - La couche atmosphérique terrestre

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 7 816 mots
    • 7 médias
    ...ce qui les détruit avant qu’elles atteignent le sol. Lorsqu’ils apparaissent en fusion dans le ciel, on leur donne souvent le nom d’étoile filante. Des nuages, visibles au crépuscule, peuvent aussi parfois apparaître dans cette couche sous forme de nappes ou de filaments brillants (nuages nocturnes lumineux...
  • ATMOSPHÈRE - Thermodynamique

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 7 607 mots
    • 7 médias
    ...sont assez nombreux si bien que les humidités relatives dépassent assez rarement 102 p. 100 avant que la formation de gouttelettes de brouillard ou de nuage ne commence. Les noyaux glaçogènes sont moins nombreux, ce qui explique que, dans les nuages les plus développés, on retrouve parfois de l’eau liquide...
  • CYCLONES TROPICAUX

    • Écrit par René CHABOUD
    • 3 103 mots
    • 10 médias
    La masse nuageuse qui accompagne le cyclone, très épaisse, est composée essentiellement d'énormes cumulo-nimbus ; elle s'élève jusqu'à la tropopause, c'est-à-dire à une altitude pouvant avoisiner une quinzaine de kilomètres. Les nuages se développent en spirale autour...
  • Afficher les 27 références

Voir aussi