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NUAGES

Les systèmes nuageux

Système dépressionnaire extratropical - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système dépressionnaire extratropical

En fonction des conditions météorologiques ambiantes et de la stabilité de l'atmosphère, les nuages peuvent s'organiser en systèmes persistants de plus ou moins grandes dimensions. On distingue ainsi deux types principaux d'organisation : les systèmes dépressionnaires extratropicaux et les systèmes convectifs.

Les perturbations qui affectent les régions tempérées (entre 35 et 65 degrés de latitude) des deux hémisphères une grande partie de l’année sont associées à la circulation de l’air autour des dépressions. En présence de fortes variations horizontales de température et d’humidité de l’air, cette circulation pousse des masses d'air de propriétés physiques différentes les unes contre les autres et génère des surfaces de discontinuité (appelées surfaces frontales) où peuvent se former nuages et précipitations. Ces systèmes, encore nommés perturbations baroclines, cyclones extratropicaux,systèmes dépressionnaires extratropicaux ou systèmes frontaux, s’étendent sur des distances de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de kilomètres et sont généralement constitués de nuages des niveaux moyens, le plus souvent doublés de nuages bas. Ils sont d’autant plus actifs que les variations horizontales de température et d’humidité près du sol sont importantes. Or, avec de l’air chaud et humide du côté tropical et de l’air froid et sec du côté polaire, les latitudes tempérées sont les régions du globe où ces variations sont les plus fortes, surtout en période hivernale. Les côtes ouest de l’Europe sont ainsi fréquemment perturbées par les systèmes frontaux qui accompagnent les dépressions provenant d’Amérique du Nord ou du Groenland et traversant l’Atlantique.

La partie antérieure d’une telle perturbation, appelée « tête », comprend des nuages élevés (cirrus, cirrostratus) répartis sur une bande étroite du ciel très nuageux. Elle est suivie d'une zone de nuages moyens en voiles de plus en plus épais et de plus en plus bas (altostratus et nimbostratus), au-dessous desquels coexistent des nuages très bas : le « corps ». Cette partie centrale du système nuageux est accompagnée de précipitations généralement continues, plus ou moins intenses.

La zone arrière, appelée « traîne », est aussi étendue que le reste du système. Elle est caractérisée par une nébulosité très variable dans le temps et dans l'espace. Elle est peuplée de nuages à grand développement vertical (cumulus, cumulonimbus) voisinant avec des bancs de nuages moyens. On y observe des précipitations de courte durée, souvent violentes (averses de pluie, neige, grésil ou grêle), parfois accompagnées de phénomènes électriques et de brusques rafales (les grains). Contrairement aux pluies associées au corps du système, ces précipitations n'intéressent simultanément que de faibles superficies et sont séparées fréquemment par de belles éclaircies.

Les systèmes convectifs se développent en présence de forts gradients verticaux de température de l’air. On les observe surtout en période estivale dans les régions tempérées et toute l’année dans les régions intertropicales. Ils sont composés de cellules individuelles (éléments constitutifs des orages, formés d’un courant ascendant et d’un courant descendant) de courte durée (inférieure à 30 minutes), mais dont la dissipation est systématiquement compensée par la naissance de nouvelles cellules qui peuvent s’organiser en ensembles nuageux de grande dimension, capables de persister plusieurs heures, voire plusieurs jours.

Système convectif multicellulaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système convectif multicellulaire

Parmi les systèmes convectifs persistants, les systèmes dits multicellulaires sont composés à un instant donné de trois ou quatre cellules ordinaires à des stades différents de croissance. Lorsqu’une cellule arrive à maturité et commence à fournir des précipitations, un courant d’air froid descendant[...]

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Écrit par

  • : ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts honoraire
  • : directeur général honoraire de la Météorologie nationale

Classification

Pour citer cet article

Jean-Pierre CHALON et André VIAUT. NUAGES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Système dépressionnaire extratropical - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système dépressionnaire extratropical

Nuages de l’étage supérieur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nuages de l’étage supérieur

Nuages de l’étage supérieur - crédits : AAMont-Aigoual/ Météo-France (en haut) ;  Météo-France (à gauche) ; Juhku/ Shutterstock (à droite)

Nuages de l’étage supérieur

Autres références

  • ASCENDANCE, météorologie

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 4 814 mots
    • 10 médias
    ... se trouvant près du sol, les précipitations les plus intenses sont produites par des ascendances démarrant dans les plus basses couches, près du sol, et transportant de l’air chaud et humide suffisamment en hauteurpour former des nuages à fort développement vertical comme les cumulonimbus.
  • ATMOSPHÈRE - La couche atmosphérique terrestre

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 7 816 mots
    • 7 médias
    ...ce qui les détruit avant qu’elles atteignent le sol. Lorsqu’ils apparaissent en fusion dans le ciel, on leur donne souvent le nom d’étoile filante. Des nuages, visibles au crépuscule, peuvent aussi parfois apparaître dans cette couche sous forme de nappes ou de filaments brillants (nuages nocturnes lumineux...
  • ATMOSPHÈRE - Thermodynamique

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 7 607 mots
    • 7 médias
    ...sont assez nombreux si bien que les humidités relatives dépassent assez rarement 102 p. 100 avant que la formation de gouttelettes de brouillard ou de nuage ne commence. Les noyaux glaçogènes sont moins nombreux, ce qui explique que, dans les nuages les plus développés, on retrouve parfois de l’eau liquide...
  • CYCLONES TROPICAUX

    • Écrit par René CHABOUD
    • 3 103 mots
    • 10 médias
    La masse nuageuse qui accompagne le cyclone, très épaisse, est composée essentiellement d'énormes cumulo-nimbus ; elle s'élève jusqu'à la tropopause, c'est-à-dire à une altitude pouvant avoisiner une quinzaine de kilomètres. Les nuages se développent en spirale autour...
  • Afficher les 27 références

Voir aussi