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NOMS VERNACULAIRES, botanique

Vers une typologie des noms vernaculaires de végétaux et champignons

La diversité des noms vernaculaires de végétaux et champignons est très grande, d'un peuple ou d'une langue à l'autre bien sûr, mais aussi par la nature des organismes désignés, par la structure des noms eux-mêmes (noms simples, composés ou surcomposés), par l'origine de ces noms (dont certains peuvent avoir été empruntés à d'autres langues). Peut-on essayer de classer ces noms, d'en dresser une typologie qui aurait quelque chance d'être valable pour toutes, ou presque, les langues du monde ?

Nous pourrions bien sûr envisager une typologie purement formelle, en distinguant les noms simples et les divers types de noms composés et surcomposés : commode pour résoudre des questions d'orthographe, et en particulier celle du trait d'union en français, une telle typologie n'est pas très intéressante dans une perspective transculturelle. L'adjonction de la distinction entre les noms vraiment autochtones et les noms empruntés pourrait éclairer et être éclairée par la question des relations entre, d'une part les peuples et leurs voisins, d'autre part les peuples et leur environnement naturel.

Classification des noms vernaculaires de végétaux vasculaires

Dans la typologie proposée par Pierre Garnier pour les noms de végétaux vasculaires, chaque nom est classé dans une catégorie repérée par quatre chiffres. Le premier, qui détermine une « série », permet de distinguer les noms à allitération (série 100.), les noms composés sans nom de plante dans la composition (série 2...), les noms simples, sans autre signification dans la langue, au moment de l'étude, que la désignation de la plante en question (série 300.), les noms composés comportant au moins un nom de plante dans la composition (série 40..), et les noms deux ou plusieurs fois surcomposés (série 5..., qui concerne en particulier le chinois et le malgache, mais pour laquelle une étude spéciale serait nécessaire). Le deuxième chiffre se réfère aux comparaisons éventuellement inclues dans le nom : propriétés intrinsèques, c'est-à-dire pas de comparaison (0 ; ou comparaison à une autre plante, dans la série 40..), ou (seulement pour les séries 2... et 5...) comparaisons avec des humains – ou des actions, sentiments ou objets humains – (1), ou avec des animaux (2), ou autres comparaisons (3). Le troisième chiffre indique d'éventuelles attributions : propriétés intrinsèques, c'est-à-dire pas d'attribution (0), ou (seulement pour les séries 2..., 40.. et 5...) attributions à des humains – ou des actions, sentiments ou objets humains – (1), ou à des animaux (2), ou à des lieux (3), ou attributions diverses, y compris surnaturelles (4). Le quatrième chiffre indique d'éventuelles subdivisions (par rapport à un autre nom de plante) : sans subdivision (0), ou subdivisions par sexes, au sens populaire (1), ou par couleurs (2), ou par grandeur (3), ou par goûts ou odeurs (4), ou autres (5).

Quelques exemples, en général empruntés à Pierre Garnier, parfois à d'autres auteurs (dont Claude Hagège pour le mbum de Nganha), sont nécessaires, mais il serait trop long d'en donner pour chacune des catégories, d'ailleurs très diversement représentées (nombreux noms en 2000, 2010, 2100, 2200, 3000, 4000, 4020, 4030, rares noms en 2220, 2230, 2240, 2320, 2330, 2340, par exemple).

En 1000 : les graines mûres et sèches de diverses espèces de Crotalaria L. 1753 (du grec κρ́οταλον, « cliquette », « castagnette ») font un bruit particulier à l'intérieur du fruit, d'où des noms avec allitérations évoquant ce bruit et désignant une ou plusieurs de ces espèces, par exemple orok-orok (en javanais, C. laburnifolia), mchekeche (en kiswaheli, C. retusa), tsaku-tsaku (en peul, C. sp.), chsallcha-chsallcha[...]

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Écrit par

  • : diplômé en sciences de l'éducation, mathématique, économie, philosophie, ethnologie et bibliothéconomie

Classification

Pour citer cet article

Jean-Marie PRUVOST-BEAURAIN. NOMS VERNACULAIRES, botanique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • NOMS VERNACULAIRES FRANÇAIS (botanique)

    • Écrit par Jean-Marie PRUVOST-BEAURAIN
    • 3 884 mots
    • 2 médias

    Chaque langue possède un champ lexical propre pour nommer les végétaux et les champignons, ou plutôt une partie d'entre eux, et ce qui s'y rapporte (cf. noms vernaculaires, botanique). La formation de ces noms étant en général tout à fait indépendante de la nomenclature scientifique...

Voir aussi