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LE RICHE NICOLAS (1972- )

Un danseur classique très contemporain

À compter de ce moment, Nicolas Le Riche enrichit son répertoire, à la fois à travers les prises de rôle et les créations. Parmi celles-ci, on retiendra Camera obscura de Roland Petit (1994), Sylvia de John Neumeier (1997) où le chorégraphe américain met à mal l'imagerie mythologique, Casanova d'Angelin Preljocaj (1998), le subtil Doux Mensonges (1999) de Jiri Kylian, Appartement de Mats Ek où celui-ci exploite, tout en décalages audacieux, la banalité du quotidien. Kader Belarbi, autre danseur étoile de l'Opéra, le choisit pour incarner Heathcliff dans Les Hauts de Hurlevent (2002). On le retrouve ensuite dans L'Oiseau de feu (2003), Ivan le Terrible (2003), Les Épousés (2004), O Zlozony/O Composite (2004), Apollon (2007) ou encore Il Penseroso ed il Moderato (2007) de la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin. Puis, il interprète entre autres A Sort of (2008) de Mats Ek, Troisième Symphonie de Gustav Mahler (2009), chorégraphiée par John Neumeier, Siddharta (2010) d’Angelin Preljocaj. Sa prise de rôle dans Le Boléro de Maurice Béjart, en 2006, fait se lever les deux mille sept cents spectateurs de l’Opéra Bastille. Il alterne ainsi, avec un même bonheur, les emplois purement classiques et les créations de chorégraphes contemporains, comme ce Darknessishiding Black Horses (2013) du Japonais Saburo Teshigawara ou encore Mademoislle Julie, une œuvre créée en 1950 par la chorégraphe Birgit Cullberg et qui est entrée au répertoire de l’Opéra de Paris en 2014

Paralèllement, Nicolas Le Riche entame très tôt une carrière internationale. Par exemple, il participe à Notre-Dame de Paris à la Scala de Milan en 1998 ; deux ans plus tard, au Covent Garden de Londres, il est le partenaire de Sylvie Guillem dans Marguerite et Armand de Frederick Ashton. Il deviendra par la suite l'un des cavaliers préférés de cette grande danseuse française.

Marié à la danseuse étoile Clairemarie Osta, Nicolas Le Riche arbore toute la panoplie du jeune homme d'aujourd'hui : baskets, moto ronflante – de préférence de forte cylindrée du type Triumph Thunderbird –, jeux vidéo et Internet. Sa décontraction à la ville n'a d'égale que sa concentration dans l'exercice de son métier. Le jeu scénique de Nicolas Le Riche est simple, direct, tendu vers la seule compréhension d'un personnage.

En 1998, le réalisateur Jérôme Laperrousaz s'intéresse à sa forte personnalité et lui consacre un film documentaire. L'année suivante, c'est un Le Riche virtuel qui entre au musée Grévin.

En 2001, tout en poursuivant sa carrière de danseur à l'Opéra de Paris, il se lance dans la chorégraphie. Il crée tout d'abord, pour le Ballet de Nancy, RVB 21, une pièce conçue pour douze danseurs. En 2005, il monte pour l'Opéra de Paris Caligula (sur la musique des Quatre Saisons de Vivaldi et un livret de Guillaume Gallienne), son interprétation de la vie de cet empereur romain.

En 2007, il propose un spectacle grand public, Écho, qui réunit la musique, la danse, la photographie et la peinture.

Le 9 juillet 2014, Nicolas Le Riche fait ses adieux à la scène de l’Opéra de Paris à l’âge de quarante-deux ans. Pour autant, il ne s’arrête pas là. Itinérances, un spectacle qu’il a conçu, propose quatre pièces de chorégraphes contemporains qui ont marqué sa carrière (Le Jeune Homme et la mort de Roland Petit, Critical Mass et Shift de Russel Maliphant, et Annonciation d’Angelin Preljocaj) ainsi qu’une de ses créations, Odyssée (musique d’Arvo Pärt, 2014), un pas de deux qu’il exécute avec Clairemarie Osta. Cette programmation, en tounée dans toute la France depuis avril 2014, est présentée en novembre de la même année au Théâtre des Champs-Elysées. Dans ce même lieu, Nicolas Le Riche créera, en mars 2015, l’opéra Solaris de Dai Fujikura, dans une[...]

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Jean-Claude DIÉNIS et Agnès IZRINE. LE RICHE NICOLAS (1972- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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