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NAOS

Terme d'architecture grecque qui désigne la partie principale d'un temple. Le naos — ou cella pour les Latins — est précédé d'un vestibule, ou pronaos, et suivi de l'opisthodome, avec lequel il ne communique généralement pas. Le naos constitue la salle la plus vaste de l'édifice et abrite la statue de culte. En Sicile et en Grande Grèce, toutefois, la statue est généralement cachée dans l'adyton, situé derrière le naos, à la place de l'opisthodome. Cette particularité s'explique par la nature chthonienne des divinités qui resteront vénérées dans cette partie du monde grec ; la structure des temples s'inspire alors du mégaron primitif.

Vers la fin du ~ viie siècle, le passage de l'architecture de bois à l'architecture de pierre va modifier la technique de construction dans les parties hautes de l'édifice. Le rythme des solives du faîtage se dissocie de celui de la péristasis (colonnade extérieure), entraînant ainsi une mise en place moins rigoureuse de la cella. Cet inconvénient disgracieux sera pallié grâce à l'établissement d'un module qui rendra cohérent l'ensemble de l'édifice. Il faut cependant attendre le début du ~ ve siècle pour trouver le premier exemple de cette réalisation, dans le grand temple de Zeus à Olympie. Les murs de la cella viennent désormais dans le prolongement des deuxièmes colonnes de la façade tandis que ses antes coïncident avec le milieu de la deuxième travée des longs côtés.

Quand la cella atteindra une certaine largeur, les architectes seront obligés d'introduire une colonnade intérieure, simple et axiale au début (temple de Thermos en Étolie), puis double ; ce second dispositif sera employé dans la plupart des constructions et autorisera deux relais intermédiaires pour les poutres. Il se réduira parfois ultérieurement à un ordre d'applique qui consolidera alors les murs porteurs de toute la partie haute de l'édifice.

— Martine Hélène FOURMONT

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Écrit par

  • : archéologue, rédacteur en chef de la Revue archéologique, ingénieur du C.N.R.S., Institut de recherche sur l'architecture antique, Centre de documentation photographique et photogrammétrique

Classification

Pour citer cet article

Martine Hélène FOURMONT. NAOS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ADYTON

    • Écrit par Martine Hélène FOURMONT
    • 472 mots

    Terme grec qui désigne tout endroit sacré « dont l'accès est interdit ». Par sa nature même, l'adyton est allié aux édifices de type chthonien ou oraculaire.

    En Sicile où les cultes voués aux divinités infernales, telles Déméter et Koré, resteront fortement enracinés, les temples...

  • DIDYMES

    • Écrit par Martine Hélène FOURMONT
    • 1 224 mots

    La célébrité de Didymes est due au sanctuaire d'Apollon Didymaios, le Didyméion,, implanté en bordure des côtes égéennes, à 17 kilomètres environ au sud de Milet, dont il était dépendant. Il appartenait d'abord à la famille des Branchides, puis il devint le plus grand sanctuaire de la cité,...

  • DORIQUE ORDRE

    • Écrit par Bernard HOLTZMANN
    • 1 229 mots
    • 2 médias

    À l'issue de la période de mutation que constitue le viie siècle, l'architecture grecque retrouve le caractère monumental qu'elle avait perdu depuis l'époque mycénienne : dans les sanctuaires, de grands bâtiments en pierre remplacent les édifices fragiles de l’époque géométrique. Changement...

  • ÉGYPTE ANTIQUE (Civilisation) - La religion

    • Écrit par Jean VERCOUTTER
    • 11 389 mots
    • 24 médias
    ...sur le sanctuaire. Celui-ci se compose d'une salle qui enclôt une pièce de petites dimensions contenant l'autel, où l'on déposait les offrandes, et le naos, ou tabernacle, souvent monolithe, qui renferme la statue de culte de la divinité. On pouvait ainsi tourner tout autour du sanctuaire proprement dit....

Voir aussi