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DAPPER MUSÉE, Paris

Dédié aux arts d’Afrique noire, le musée Dapper s'est ouvert à Paris en 1986 dans un hôtel particulier du xixe siècle situé avenue Victor-Hugo. À la fin de l'année 2000, il s'est installé dans un espace plus vaste, aménagé par l'architecte Alain Moatti, jouxtant ses locaux initiaux et dont l'entrée se situe rue Paul-Valéry. Le musée Dapper dépend de la fondation Dapper, créée en 1983 à Amsterdam à l'initiative de Michel Leveau et de Christiane Falgayrettes-Leveau qui deviendra directrice du musée Dapper. L'activité principale de cette institution privée, qui a repris le nom d'un érudit hollandais du xviie siècle, Olfert Dapper (auteur d'une Description de l'Afrique), est l'organisation d'expositions. En liaison avec ces dernières, elle édite des ouvrages répondant à un concept plus autonome que celui du traditionnel catalogue.

Les expositions et les publications portent sur l'art d'une région, d'une culture (Bénin, trésor royal ; Dogon ; Luba : aux sources du Zaïre...), développent différents thèmes orchestrés selon des problématiques esthétiques (Le Grand Héritage ; Formes et couleurs...) ou autour d'un même type d'objets (Supports de rêves, consacré aux appuis-tête ; Cuillers-Sculptures ; Masques...).

Sélectionnées par les fondateurs de l'établissement sur des critères d'excellence esthétique, les sculptures présentées à chaque exposition (plus d'une centaine en moyenne) appartiennent au musée Dapper, à des collections privées européennes et, pour une moindre part, à des collections publiques internationales. L'espace est remanié pour chacune des manifestations. Réduit dans les expositions, le commentaire des sculptures est développé dans les ouvrages. Prolongeant la muséologie adoptée dans les salles, ces derniers accordent une place centrale à la photographie. Les textes sont rédigés par des spécialistes et allient analyse des contextes anthropologiques, exégèse esthétique et histoire de l'art.

Inaugurant une longue série de manifestations (30 entre 1986 et 2000), la fondation Dapper a présenté simultanément deux expositions en 1986 : Ouvertures sur l'art africain, au musée des Arts décoratifs, et Panorama des figures de reliquaires dites « kota », dans l'immeuble de l'avenue Victor-Hugo. L'exposition suivante, La Voie des ancêtres, montrait surtout des figures de reliquaires du Gabon et du Congo. Puis, les manifestations se sont succédé au rythme minimum de deux présentations annuelles (Masques,1995 ; « Magies »,1996), suivies de Réceptacles (1997),puis de Chasseurs et guerriers (1998), dernière exposition avant d’indispensables travaux d'agrandissement qui menèrent à la réouverture du musée, Arts d'Afrique noire, en 2000, avec la présentation des premiers bronzes d'Ousmane Sow. Depuis lors, les expositions ont repris leur rythme régulier  : Ghana hier et aujourd'hui (2003), Masques, 50 visages (2006), Gabon, présence des esprits (2007).

Persuadés que l'accès à la complexité et à la richesse stylistique des arts africains passe d'abord par la présentation et la contemplation de ce qu'ils recèlent de meilleur, les organisateurs du musée Dapper, par la sûreté de leur goût et de leurs choix, la qualité de leurs expositions et de leurs ouvrages, parviennent à marier au mieux l'intérêt et l'initiation du grand public avec les impératifs de réflexion savante inhérents à toute exposition artistique. Le nombre croissant de visiteurs, l'augmentation significative des ventes des publications depuis 1986 témoignent, sans conteste, de la réussite de cette formule.

Outre les expositions et l'édition de ses livres (étendue à la littérature africaine), le musée Dapper a soutenu divers programmes associés à l'U.N.E.S.C.O. Il[...]

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Écrit par

  • : docteur en arts et sciences de l'art, université de Paris-I, historien de l'art

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Pour citer cet article

Vincent BOULORÉ. DAPPER MUSÉE, Paris [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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