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MOUSSES

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Les mousses et leur dépendance à l’eau

Les végétaux sont constitués de plus de 80 p. 100 d’eau. Par rapport au milieu aquatique où est apparue la vie, le milieu terrestre impose une contrainte hydrique majeure : l’air est par nature desséchant. L’organisme terrestre est ainsi confronté au risque permanent de déshydratation de ses tissus par évaporation. Le maintien de son équilibre hydrique doit se faire en compensant les pertes de vapeur d’eau par une entrée d’eau liquide. Cependant, la disponibilité en eau est réduite en milieu terrestre par rapport au milieu aquatique. Deux stratégies évolutives ont permis aux plantes de s’adapter à cette contrainte majeure.

Les Trachéophytes, c’est-à-dire toutes les plantes terrestres à l’exception des mousses, possèdent de vrais tissus conducteurs (xylème et bois) qui acheminent l’eau du sol jusqu’aux feuilles. L’eau est évaporée massivement par les feuilles mais ces pertes foliaires sont en permanence compensées par les entrées racinaires, ce qui maintient un équilibre hydrique dynamique dans la plante. De plus, la protection des surfaces évaporantes que sont les feuilles par une cuticule imperméable et des ouvertures contrôlables, les stomates, limitent les pertes en eau. Ainsi, les Trachéophytes sont des plantes homéohydres, c’est-à-dire que leur teneur en eau est maintenue stable. Elles ne supportent pas la déshydratation et minimisent leurs pertes en eau. C’est une stratégie de résistance face à la contrainte hydrique du milieu.

À l’inverse, les mousses ne possèdent pas des tissus conducteurs lignifiés homologues à ceux des Trachéophytes. De plus, elles n’ont ni protection cuticulaire, ni stomates et se déshydratent donc facilement par toute leur surface. La teneur en eau des mousses suit les variations d’hygrométrie de l’environnement extérieur. Ce sont des plantes poïkilohydres, c’est-à-dire que leur teneur en eau est variable, en fonction de la teneur en eau du milieu extérieur. Elles restent pour beaucoup inféodées aux milieux humides, mais de nombreuses espèces sont aussi pionnières des milieux secs et présentes dans les premiers stades de colonisation des substrats (toundras, combes à neige, dalles rocheuses et éboulis…). Parmi elles, certaines sont capables de supporter de fortes déshydratations en ralentissant leur métabolisme. Cette vie latente en conditions de forte déshydratation (anhydrobiose) permet l’attente du retour de conditions d’hygrométrie favorables et la réhydratation des tissus au cours de la reviviscence. C’est une stratégie d’évitement face à la contrainte hydrique du milieu.

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Classification

Pour citer cet article

Catherine LENNE. MOUSSES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 29/06/2016

Médias

<strong>Cycle de vie des mousses</strong> - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cycle de vie des mousses

<strong>Le groupe des mousses, un rapprochement contre nature ?</strong> - crédits : Encyclopædia Universalis France

Le groupe des mousses, un rapprochement contre nature ?

Autres références

  • BRYOPHYTES

    • Écrit par
    • 5 075 mots
    • 3 médias
    ...classe V, Bryopsida. On désigne couramment par «  Hépatiques » l'ensemble des classes I et II, par «  Sphaignes » la classe III, par «  Mousses » les classes IV et V. Le choix de ces divisions et l'ordre dans lequel elles sont présentées soulignent l'indépendance des Anthocerotopsida...
  • EMBRYOPHYTES ou CORMOPHYTES ou ARCHÉGONIATES

    • Écrit par et
    • 3 252 mots
    • 7 médias
    ...normalement verticale). Les plantes à cormus sont représentées par les plantes vasculaires (encore appelées Trachéophytes). Les Hépatiques à lobes et les mousses vraies présentent un thalle élaboré de forme cylindrique mimant une tige portant des lobes latéraux ressemblant à des feuilles. Toutefois, les...
  • PLANTES

    • Écrit par et
    • 6 787 mots
    • 11 médias
    ...racines. Ces organes sont eux-mêmes constitués de tissus, ensembles organisés de cellules spécialisées. Parmi les plus petites plantes se trouvent les mousses, dont la tige feuillée, de quelques millimètres à quelques centimètres de hauteur, est ancrée au sol par des filaments. Elles n’ont ni racines...
  • REPRODUCTION, biologie

    • Écrit par , , et
    • 7 204 mots
    • 5 médias
    ...autre réalise la réduction chromatique. Une telle alternance de générations est en concordance avec une alternance de phases (diploïde et haploïde). Il en est de même chez les bryophytes, par exemple les mousses : leur vie végétative se déroule entièrement en haploïdie. Ici, cependant, deux stades...