Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MOOSE ou MOSSI

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

La société moose aujourd'hui

Si le système politique moose a survécu, dans une certaine mesure, à la conquête française et si les chefs sont toujours en place aujourd'hui, c'est que les colonisateurs ont choisi de faire de la chefferie l'auxiliaire de l'administration. En 1932, le territoire de la Haute-Volta fut supprimé ; après sa reconstitution, en 1947, l'éveil politique voltaïque se manifesta notamment par une campagne des anciens combattants contre les chefs. En 1953, la hiérarchie moose fonda le Syndicat des chefs coutumiers de Haute-Volta qui, pour défendre les prérogatives de la chefferie, va s'efforcer d'en donner une image moderne et de faire oublier ses complaisances à l'égard des Français. Le régime de Maurice Yaméogo (1960-1966) limite le pouvoir des chefs, interdit les salutations traditionnelles et entend remplacer le mode ancien de désignation des chefs par une élection. Ces mesures, quand elles ont été suivies d'effet, le succès de l'islam, les départs de colons moose vers l'Ouest voltaïque ont, certes, affaibli la chefferie moose, mais sans que la légitimité de son existence ait été véritablement mise en cause. La hiérarchie moose demeure aujourd'hui encore le seul trait d'union entre les paysans et une administration au sein de laquelle les fonctionnaires issus de familles de chefs moose sont nombreux.

— Michel IZARD

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au C.N.R.S.

Classification

Pour citer cet article

Michel IZARD. MOOSE ou MOSSI [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • AFRIQUE (Histoire) - De l'entrée dans l'histoire à la période contemporaine

    • Écrit par , et
    • 9 654 mots
    • 6 médias
    ...de Ségou, les Bambara, mandéphones, créent un écran entre les zones productrices d'or et les Arma. Dans la boucle du Niger, la puissance des royaumes moose (mossi) et l'accord que ceux-ci passent avec leurs propres commerçants, moréphones, les Yarsé, convertis à l'islam, bloquent également la pénétration...
  • AFRIQUE NOIRE (Culture et société) - Littératures

    • Écrit par , et
    • 16 566 mots
    • 2 médias
    ...Parfois ce sont des déterminations conventionnelles affectant le terme « parole », « discours » qui remplissent cette fonction discriminante. Ainsi la distinction faite par les Mossi (Burkina Faso) entre des gomdpagdo (paroles à coque), qui désignent les discours de tradition orale, et les...
  • AFRIQUE NOIRE (Culture et société) - Religions

    • Écrit par
    • 9 619 mots
    • 1 média
    ...degrés sont nombreux qui mènent de ces prêtres divins aux rois sacrés dont la puissance est légitimée par leur relation avec la nature : le souverain des Mossi, de Ouagadougou, au Burkina Faso, le moro-naba, est lui aussi lié au soleil et ses pieds brûleraient le sol s'ils le touchaient. Du simple officiant...
  • BURKINA FASO

    • Écrit par , , et
    • 7 432 mots
    • 5 médias
    ...un taux de natalité de 48 %0 et un taux de mortalité de 17 %0. Cette population, rurale à 82 %, est inégalement répartie sur l'ensemble du territoire. Alors que le pays mossi, dont la population représente encore aujourd'hui près de la moitié de la population burkinabè, connaît des densités très fortes,...
  • Afficher les 8 références