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PERRIN MIMI (1926-2010)

Chanteuse française et fondatrice du groupe vocal Les Double Six, Jeannine « Mimi » Perrin naît le 2 février 1926, à Saint-Maurice (auj. dans le Val-de-Marne). Elle étudie le piano classique, et se passionne très tôt pour le jazz, tout en suivant à la Sorbonne des cours d'anglais jusqu'à la licence. Elle commence à enseigner et joue en même temps du piano dans les caves de Saint-Germain-des-Prés, où elle fait la connaissance des plus grands : Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Bud Powell, Billie Holiday, Stan Getz, Chet Baker... Elle est également engagée comme choriste par les firmes discographiques, et elle a ainsi l'occasion d'accompagner vedettes de variétés et yéyés : pour l'anecdote, c'est Mimi Perrin qui relance, avec l'inoubliable « Un, deux, trois, elle tremblait de montrer quoi ? », les couplets de Richard Anthony dans la chanson Itsy bitsy, petit bikini (1960).

Elle appartient à l'octette vocal The Blue Stars de Blossom Dearie et, influencée par le célèbre trio vocal américain Lambert, Hendricks & Ross, elle fonde en 1959 Les Double Six, sextette vocal avec lequel elle s'évertue – et parvient – à reconstituer toutes les voix d'un grand orchestre de jazz, réussissant à faire chanter en français – langue qui s'y prête pourtant peu – des thèmes de jazz, solos compris, en sélectionnant les voix et les mots avec un soin tel que les arrangements sonnent comme l'original. Quincy Jones, Horace Silver et Dizzy Gillespie écrivent pour elle. « Elle compose, syllabe par syllabe, labiales et sifflantes pour les saxophones, implosives pour les trompettes, des textes qui collent. [...] Elle invente ces textes mirobolants qui eussent dû passionner les oulipiens » (Francis Marmande). Le personnel des Double Six, qui variera selon les sessions, mais formera en principe un sextette, rassemblera des personnalités comme Monique Guérin, Ward Swingle (futur fondateur des Swingle Singers), Christiane Legrand (sœur de Michel Legrand), Jacques Denjean, Jean-Claude Briodin (futur membre des Swingle Singers et des Troubadours), et même le futur organiste de jazz Eddy Louiss et le futur multi-instrumentiste Bernard Lubat. Les Double Six, qui dégagent une formidable énergie, et dont le swing peut rivaliser avec celui des meilleurs instrumentistes, effectuent de nombreuses tournées mais n'enregistrent que quatre albums jusqu'à leur dissolution en 1965, à la suite de problèmes de santé de Mimi Perrin : The Double Six of Paris (Capitol, 1961), The Double Six of Paris : Swingin' Singin' (Philips, 1962), Dizzy Gillespie & The Double Six of Paris (Philips, 1963), The Double Six Of Paris sing Ray Charles (Philips, 1964). Ils seront classés meilleur groupe vocal international par le magazine de référence Downbeat en 1961, 1965 et 1966.

Animée par sa passion des mots et de la syntaxe, Mimi Perrin se mue en traductrice : c'est à elle que l'on doit les traductions en français des autobiographies ou Mémoires de Dizzy Gillespie (Dizzy Gillespie : to be or not to bop, Presses de la Renaissance, Paris, 1981), Nina Simone (Ne me quitte pas, ibid., 1982) et Quincy Jones (Quincy, avec sa fille Isabelle, Robert Laffont, Paris, 2003), ainsi que, à partir de 1989, avec sa fille Isabelle Perrin, celles des romans de John Le Carré. Mimi Perrin meurt le 16 novembre 2010, à Paris.

— Universalis

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis. PERRIN MIMI (1926-2010) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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