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MILARÉPA ou MI-LA RAS-PA (1040-1123)

Le plus célèbre moine bouddhiste tibétain, Je-tsun Mi-la Ras-pa ou Milarépa, commença par s'adonner à la magie avant de se mettre à l'école du grand maître bouddhiste Mar-pa (1012-1097). Né dans une famille aisée, près de la frontière du Népal, il avait perdu son père prématurément et se trouva dépouillé de tout son patrimoine par son oncle paternel, que la mère du futur moine refusait d'épouser. Cette dernière poussa son fils à s'initier à la sorcellerie afin qu'il pût par là assurer leur vengeance. De fait, Milarépa acquit, auprès des prêtres bon-po, des pouvoirs magiques étonnants dont il finit, à cause des méfaits qu'il causait, par s'effrayer lui-même. C'est alors qu'il se tourna vers Mar-pa, maître dans la doctrine tantrique du Vajrayāna et fondateur de la secte kargyudpa.

Mar-pa soumit son disciple à une série d'épreuves physiques et morales si sévères que celui-ci faillit renoncer à cette école d'ascèse et à l'initiation. Il reçut enfin celle-ci de son maître après une longue persévérance. Mar-pa lui révéla les yogas de la respiration, du transfert mental et de l'ardeur mystique. Milarépa se retira alors dans une caverne, au milieu de hautes montagnes ; il s'y livra à l'ascèse et à la méditation, qui lui permirent d'atteindre l'illumination ; il y composa ses Cent Mille Hymnes sur le nirvāna. Puis le saint se mit à prêcher, faisant des disciples, dont le plus célèbre, Ras-chung-pa (1084-1161), écrivit sa biographie : Milarépa, ses méfaits, ses épreuves, son illumination, l'un des textes les plus connus de la littérature du Tibet.

— Charles BALADIER

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Écrit par

  • : éditeur en philosophie, histoire des religions, sciences humaines; ancien élève titulaire de l'École pratique des hautes études

Classification

Pour citer cet article

Charles BALADIER. MILARÉPA ou MI-LA RAS-PA (1040-1123) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BHOUTAN

    • Écrit par Benoît CAILMAIL, François DURAND-DASTÈS, Alain LAMBALLE, Chantal MASSONAUD
    • 7 360 mots
    • 6 médias
    ...centrale au lCang sGang-kha de Thimphou, où sont représentées des divinités astrales. À Ri-mo-can près de Bumthang, l'artiste nous révèle un Mi-la ras-pa au visage fin représenté dans un paysage stylisé que dominent des montagnes en cônes ; Mi-la ras-pa (1040-1123) fut le chef de l'école bKa'-brbyud....
  • TIBET (XIZIANG)

    • Écrit par Universalis, Chantal MASSONAUD, Luciano PETECH, David SNELLGROVE, Pierre TROLLIET
    • 26 820 mots
    • 12 médias
    ...d'une lignée de maîtres religieux et de yogin indiens de qui il reçut textes et doctrines durant les séjours qu'il fit en Inde. Son disciple principal fut Mi-la Ras-pa, célèbre par sa vie d'ermite d'un rigoureux ascétisme, ses pouvoirs miraculeux et sa poésie religieuse. Il n'eut qu'un disciple...
  • VAJRAYĀNA

    • Écrit par Corrado PENSA
    • 2 559 mots
    ...méditation de la doctrine du Mahāyāna, étaient parvenus au seuil de la réalité ultime. Sans doute la confusion et le désordre devaient-ils être grands pour que Mi-la Ras-pa (Milarepa) comprît seulement à un certain moment que « la voie des inclinations sensuelles, qui est celle des tantra, ne pouvait être...

Voir aussi