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GLINKA MIKHAÏL IVANOVITCH (1804-1857)

Nouveaux voyages

La déception provoquée par Rousslan et Loudmilla incite Glinka à voyager : en juin 1844, il arrive à Paris, où il resserre les liens avec Berlioz, dont le génie d'orchestrateur l'influencera beaucoup. En mai 1845, on le trouve en Espagne, où, toujours sous l'influence de Berlioz, il compose un Capriccio brillante sur la Jota Aragonesa, encore appelé Ouverture espagnole no 1, œuvre spectaculaire qui utilise la jota aragonaise comme matériau de base. En juin 1847, il retourne en Russie, mais l'atmosphère de Smolensk en hiver ne lui réussit guère, et il part à nouveau. Il passe une année entière à Varsovie, en écrivant deux œuvres orchestrales majeures, la Seconde Ouverture espagnole (« Souvenir d'une nuit d'été à Madrid »), d'une forme très libre, et surtout La Kamarinskaïa, où il élabore une technique de juxtaposition et de variations autour de deux thèmes populaires russes qui en fera une de ses œuvres les plus abouties, et une des plus importantes pour la postérité musicale russe. Il continue à écrire de nombreuses mélodies où cette fois – Varsovie oblige – l'influence de Chopin se fait clairement sentir. Entre 1848 et 1852, il passe son temps entre la Russie et la Pologne (qui à l'époque fait partie de l'Empire), pour reprendre en 1852 le chemin de Paris. Son état de santé s'aggrave, il ne compose plus guère, et mène une vie paisible, loin des salons. La guerre de Crimée l'oblige à rentrer à Saint-Pétersbourg. Sa vie créatrice est pratiquement terminée : il étudie la musique des autres, écrit ses mémoires, tente de reconstituer ses œuvres perdues. Un dernier sursaut le mène à Berlin, où il veut étudier la polyphonie de la Renaissance : c'est là qu'il mourra des suites d'un refroidissement, le 15 février 1857. Le premier enterrement eut lieu à Berlin, après quoi le corps fut exhumé et transporté à Saint-Pétersbourg.

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Pour citer cet article

Piotr KAMINSKI. GLINKA MIKHAÏL IVANOVITCH (1804-1857) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MUSIQUES SAVANTES ET MUSIQUES POPULAIRES

    • Écrit par Juliette GARRIGUES
    • 6 346 mots
    • 15 médias
    ...musique en Russie. Dans la première moitié du siècle, des liens commencent à se créer entre la musique populaire russe et la musique occidentale avec Mikhaïl Glinka, fondateur de « l'école russe ». Formé en Allemagne et en Italie, celui-ci revient en Russie et compose en 1836 le premier opéra russe,...
  • OPÉRA - Histoire, de Peri à Puccini

    • Écrit par Jean-Vincent RICHARD
    • 9 082 mots
    • 31 médias
    Les opéras de Mikhaïl Ivanovitch Glinka (1804-1857) sont entrés dans l'histoire de l'opéra autant pour leurs mérites artistiques que par leur situation de « premier chapitre » d'une nouvelle épopée lyrique nationale. En effet, Ivan Soussanine (1836) – l'œuvre fut rebaptisée...
  • RUSSIE (Arts et culture) - La musique

    • Écrit par Michel-Rostislav HOFMANN
    • 3 032 mots
    • 4 médias
    Pour créer une école nationale, Glinka a fait des emprunts à l'Occident, surtout à l'Italie, qu'il a longuement visitée et beaucoup aimée, et à l'Allemagne – il a fait des études à Berlin, sous la direction de Siegfried Dehn (1799-1858), un élève de Beethoven. À la première, il devait le goût des mélodies...

Voir aussi