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POWELL MICHAEL (1905-1990)

Durant quinze ans, de 1942 à 1957, The Archers participèrent au renouveau de la cinématographie britannique en concevant des films d'une grande qualité dramaturgique et plastique. Les « archers » en question, dont l'écusson était une cible piquée de huit flèches et sur laquelle venait se planter en son centre un dernier trait, étaient au nombre de deux : Michael Powell et Emeric Pressburger qui, bien que le premier réalisât et que le second écrivît, signaient le plus souvent conjointement leurs films.

Alors que l'essentiel du cinéma britannique se partageait entre réalisme documentaire et facture académique, le tandem concevait et réalisait des œuvres originales, flamboyantes et poétiques, fruits d'une imagination débordante et d'une volonté d'expérimentation permanente, tant en ce qui concerne la structure dramatique que la facture. La capacité d'invention narrative d'Emeric Pressburger trouvait son complément dans la créativité visuelle de Michael Powell qui précise : « Je pense que nos films étaient de la fantaisie de la part d'Emeric, prise au sérieux par moi. »

Les premiers pas

Michael Powell est né le 30 septembre 1905 à Bekesbourne, près de Canterbury, dans le Kent, au Royaume-Uni. Après ses études, il manifeste ardemment son désir de faire du cinéma. Son père, hôtelier, possédant un établissement à Chantilly, dans la région parisienne, et un autre à Saint-Jean-Cap-Ferrat, sur la Côte d'Azur, que fréquentent des cinéastes, décide alors de l'aider en le présentant à ses clients. C'est ainsi qu'en 1922 il pénètre le monde du septième art. Soit dans les studios de la région parisienne, soit à La Victorine à Nice, il travaille sur des films réalisés par Léonce Perret, Jacques Feyder et Ivan Mosjoukine. En 1925, il est engagé par Rex Ingram, qui cherche quelqu'un qui soit bilingue, pour l'assister sur Mare Nostrum (1925), puis sur The Magician (Le Magicien, 1926) et The Garden of Allah (Le Jardin d'Allah, 1926).

À partir de 1927, Michael Powell collabore, avec Harry Lachman à une série « documentaire », « Riviera Revels-Travelaugh ». Celle-ci ayant été abandonnée par la production après une dizaine d'épisodes, il retourne, en 1928, en Angleterre, où il participe à la réalisation de plusieurs films, certains signés Alfred Hitchcock et Lupu Pick. Ses activités sont d'ordre divers : photographe de plateau, monteur, décorateur de plateau, scénariste, assistant-opérateur, assistant-réalisateur ou acteur. Devenu réalisateur en 1931, il dirige, en cinq ans, une vingtaine de « Quota Quickies ». Ces moyens et longs métrages sont tournés en six à dix jours et destinés aux compléments de programmes qui sont produits pour respecter la loi des quotas concernant la programmation de films nationaux.

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

Classification

Pour citer cet article

Alain GAREL. POWELL MICHAEL (1905-1990) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANGLAIS (ART ET CULTURE) - Cinéma

    • Écrit par N.T. BINH
    • 3 446 mots
    • 4 médias
    ...amant, 1989), la versatilité boulimique d'un Michael Winterbottom (Butterfly Kiss, 1995 ; Jude, 1996 ; Tournage dans un jardin anglais, 2005) ? L'un des artistes pionniers de cet esprit franc-tireur avait été Michael Powell, dans les années 1940 ; avec son complice Emeric Pressburger, il...
  • CINÉMA ET OPÉRA

    • Écrit par Jean-Christophe FERRARI
    • 3 248 mots
    • 7 médias
    Retour en arrière. En 1951, le cinéaste Michael Powell réalise avec Emeric Pressburger une très belle adaptation des Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach. Il y a beaucoup à apprendre de cette méditation funèbre sur la dimension mécanique du désir humain. Il y a beaucoup à méditer sur la manière...

Voir aussi