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JORDAN MICHAEL (1963- )

La star planétaire

Michael Jordan est alors le sportif le plus célèbre du monde. Mais cette notoriété lui pèse : il craint pour sa sécurité, descend dans des hôtels-forteresses, souvent sous un faux nom, dispose d'un compartiment particulier dans l'avion de son équipe ; ses interviews sont distillées dans une mise en scène digne de shows hollywoodiens. En 1993, il obtient un troisième titre consécutif de champion N.B.A., à l'issue d'une finale intense face aux Phoenix Suns de Charles Barkley. Mais, durant l'été de 1993, son père, James, est assassiné. Michael Jordan culpabilise, pense un moment que, à travers cet être cher à son cœur, c'est lui qui était visé. Finalement, il s'avérera que ce triste fait-divers n'était en rien lié au nom de Jordan. Mais le mal de vivre s'est installé en lui : le 6 octobre 1993, il annonce sa retraite de basketteur professionnel, pour s'adonner à son autre passion d'enfant, le base-ball. Il évolue durant quelques mois, sans grande réussite, au sein de l'équipe de base-ball des Birmingham Barons.

Le 18 mars 1995, Michael Jordan annonce son retour sur les parquets de la N.B.A. Cette opération déclenche l'euphorie de ses sponsors, mais on préférera retenir la joie quasi juvénile d'un champion hors norme qui va de nouveau mettre son talent au service de la promotion de son sport, pour la gloire de son équipe de toujours, les Chicago Bulls. Scottie Pippen, son fidèle lieutenant, fait toujours partie de la formation. Parmi ses nouveaux partenaires figurent le rugueux Dennis Rodman, Robert Parish, Luc Longley ou le talentueux Croate Toni Kukoc. Pour les Bulls, le retour de Jordan correspond à une seconde marche triomphale, ponctuée par trois nouveaux titres consécutifs de champion N.B.A. (1996, 1997, 1998). Comme un symbole, c'est grâce à un panier inscrit par Michael Jordan à l'ultime seconde du dernier match face aux Utah Jazz que les Bulls obtiennent leur dernier titre. Dernier tir, dernière victoire, dernier titre : après avoir atteint d'improbables sommets, il était temps, une nouvelle fois, pour Michael Jordan de tirer sa révérence. Aussi, le 13 janvier 1999, quand « His Airness » annonce la fin de sa carrière sportive, il ne s'agit plus d'une surprise.

Mais on retrouve vite – dès 2000 – Michael Jordan en N.B.A. : non comme joueur, mais comme manager général des Washington Wizards. Mais, dès 2001, il répond à « l'appel des parquets », et le joueur rejoint le manager général. Jordan jouera encore deux ans et ne prendra définitivement sa retraite sportive qu'en 2003.

Le statut de Michael Jordan dépasse largement la sphère du basket-ball, et même du sport. Star internationale, ses revenus sont colossaux, ses apparitions dans les clips publicitaires constituent des événements, il est l'emblème sportif de Nike, avec qui il s'est même associé pour fonder, en 1997, Jordan Brand, société qui commercialise des articles de sport. Il a aussi tourné dans un dessin animé, Space Jam, au côté... de Bugs Bunny. Mais, pour l'homme d'affaires, la passion du basket-ball reste la plus forte : en 2010, il devient, pour 275 millions de dollars, propriétaire d'une franchise de la N.B.A., les Charlotte Bobcats.

— Pierre LAGRUE

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

Classification

Pour citer cet article

Pierre LAGRUE. JORDAN MICHAEL (1963- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Michael Jordan avec les Chicago Bulls - crédits : Bettmann/ Getty Images

Michael Jordan avec les Chicago Bulls

Basket-ball : la Dream Team - crédits : Dimitri Iundt/ Corbis/ VCG/ Getty Images

Basket-ball : la Dream Team

Autres références

  • JEUX OLYMPIQUES - La Dream Team, symbole des Jeux professionnels

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 1 099 mots

    Le 16 juillet 1980, Juan Antonio Samaranch accédait à la présidence du C.I.O. Parmi les multiples réformes que le Catalan mit en œuvre, l'une des plus spectaculaires fut d'ouvrir les Jeux aux sportifs professionnels. Dès 1981, lors du congrès de Baden-Baden, il se prononce pour la suppression du...

  • PIPPEN SCOTTIE (1965- )

    • Écrit par Anthony G. CRAINE, Universalis
    • 660 mots

    Basketteur américain. Malgré six titres de champion de la National Basketball Association (N.B.A.), deux médailles d'or olympiques, Scottie Pippen ne fut sans doute pas reconnu, durant sa carrière aux Chicago Bulls, à sa juste valeur : ses prestations furent en effet souvent éclipsées par l'aura de...

  • SPORT (Disciplines) - Le basket-ball

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 3 540 mots
    • 4 médias
    ...discutable des officiels qui, en prolongeant de 3 secondes le temps régulier de jeu, permirent au Soviétique Alexander Belov d'inscrire le panier victorieux. En 1984, l'équipe américaine comptait dans ses rangs de jeunes joueurs dont on allait reparler : Michael Jordan, Pat Ewing, Chris Mullin. En...

Voir aussi