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MÉCOPTÈRES

L' ordre des Mécoptères est un groupe très ancien d'insectes qui ne sont plus représentés aujourd'hui que par un nombre réduit d'espèces (quelque 400 espèces, dont seulement une dizaine en France). Ces insectes ont connu leur apogée au Permien et sont restés encore très nombreux au Trias et au Lias. Au cours de ces longues périodes, ils se sont diversifiés en un certain nombre de types dont beaucoup ont disparu. Les Mécoptères actuels, représentent donc des reliques. Même actuellement, ils sont les plus archaïques des insectes à métamorphose complète (holométaboles).

La plupart des Mécoptères sont carnivores, ou nécrophages. Certains se nourrissent de fruits.

L' espèce type en est la panorpe (Parnopa communis), ou « mouche-scorpion », insecte parfaitement inoffensif, qui doit son nom à l'extrémité postérieure de l'abdomen du mâle relevée agressivement sur le dos (évoquant l'appendice du scorpion), mais dépourvue de tout appareil piqueur, car seule l'armature génitale, pourvue de deux puissants gonopodes formant pince, y est logée.

Les adultes apparaissent au printemps et en été. Malgré leurs quatre ailes membraneuses, leur vol est incertain et ils ne s'élèvent guère au-dessus du sol. La tête, verticale, est prolongée par un très long rostre, à l'extrémité duquel s'insèrent les pièces buccales de type broyeur. Ces insectes se nourrissent, en effet, de cadavres frais d'insectes, mais ne s'attaquent pas à des proies vivantes. Ils aspirent aussi le nectar de certaines fleurs. En captivité, ils acceptent les fragments de fruits (pommes). Les ailes postérieures sont accrochées aux ailes antérieures par un dispositif à frein qui rappelle, en plus primitif, celui qu'on observe chez les trichoptères et les lépidoptères.

Les parades nuptiales des panorpes sont tout à fait curieuses. Le mâle qui rencontre une femelle fait d'abord vibrer ses ailes, puis crache une goutte de liquide qui se coagule, formant une boulette grosse comme une tête d'épingle, que la femelle vient manger ; le mâle profite de ce moment-là pour s'approcher d'elle et saisir son abdomen avec son puissant forceps. Pendant toute la durée de la copulation – qui peut être fort longue (jusqu'à plusieurs heures) –, le mâle crache d'autres boulettes que la femelle mange de la même manière.

Les œufs sont déposés en terre. Les larves sont de type éruciforme et rappellent beaucoup les chenilles des lépidoptères, car elles possèdent trois paires de pattes thoraciques et de fausses pattes abdominales d'un type très simple dépourvues de musculature ou de crochets. Mais le dixième segment abdominal possède un appareil de fixation dit « pygopodial », qui correspond à la partie terminale du rectum extroversé, muni de crochets, qui fonctionne comme une ventouse ; il permet à la larve de se déplacer à la manière d'une chenille arpenteuse. Les pièces buccales de cette larve carnivore sont de type broyeur et rappellent celles des chenilles de lépidoptères ; comme chez ces dernières, le labium est réduit et le pore salivaire s'ouvre entre deux moignons (palpigères). Cependant, les larves de mécoptères ne tissent plus de soie. La nymphose a lieu dans le sol dans un cocon terreux imbibé de salive. La nymphe est libre et la durée de la métamorphose est variable selon les espèces et la saison, l'hibernation ayant lieu sous forme de prénymphe.

Outre les panorpes, le groupe des Mécoptères, qui est très peu étudié, comprend le genre Bittacus, dont Bittacus italius, qui a la particularité de chasser ses proies en se pendant à une plante avec ses pattes antérieures, réservant ses longues pattes postérieurs pour saisir les insectes passant à sa portée. Il renferme également les borées (genre Boreus) qui sont de minuscules insectes à ailes régressées[...]

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Robert GAUMONT. MÉCOPTÈRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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