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MARTELAGE

Grâce à la malléabilité des métaux précieux, conséquence de leur ductilité, la mise en forme des ouvrages d'orfèvrerie peut s'effectuer à froid, par simple martelage. Pour ce faire, les seuls outils nécessaires sont le marteau et sa contrepartie, une enclume appelée tas ou bigorne. C'est à partir d'un lingot que l'orfèvre obtient tout d'abord une feuille circulaire, le flan ; puis, en frappant celle-ci avec son marteau sur la bigorne, l'artisan la creuse en son centre, lui donnant peu à peu la forme d'une coupe. Resserrant ses bords, il arrive ensuite à en faire un cylindre à fond arrondi, comparable à un gobelet. Cette forme élémentaire sera alors travaillée, toujours au marteau, de manière à obtenir le volume définitif de l'objet désiré ; ces opérations sont appelées emboutissage ou rétreinte. L'ouvrier, par la direction et la force de ses coups, parvient à conduire le métal comme un sculpteur le ferait de la terre ou de la cire. Pendant cette opération, il est nécessaire de conserver une épaisseur et une résistance uniformes et constantes sur tous les points de l'ouvrage. Le marteau ne doit frapper qu'une seule fois à la même place. Après le martelage, le métal est devenu cassant : il est écroui. Afin de lui rendre sa souplesse initiale, il est alors chauffé jusqu'au rouge puis lentement refroidi. Lors de l'achèvement, les traces laissées par le marteau seront atténuées par un ultime martelage, ou éventuellement par polissage.

— Gérard MABILLE

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Écrit par

  • : conservateur en chef au département des Objets d'art du musée du Louvre

Classification

Pour citer cet article

Gérard MABILLE. MARTELAGE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BRONZES ANTIQUES

    • Écrit par Claude ROLLEY
    • 5 573 mots
    • 7 médias
    Le martelage, qui est le procédé des chaudronniers ou dinandiers d'aujourd'hui, est inégalement employé dans l'Antiquité. Les premières statues de bronze grecques, dès la première moitié du viie siècle avant J.-C., sont en tôle de bronze fixées sur du bois (procédé dit ...
  • CHINOISE CIVILISATION - Les arts

    • Écrit par Corinne DEBAINE-FRANCFORT, Daisy LION-GOLDSCHMIDT, Michel NURIDSANY, Madeleine PAUL-DAVID, Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS, Pierre RYCKMANS, Alain THOTE
    • 54 368 mots
    • 37 médias
    ...sellerie et à la fixation des vêtements de cuir. Très vite, l'agrafe, en or, en bronze ou même en fer, incrustée de turquoises, de jade, de pierres ou d'argent, devient en Chine une parure de prix. De même se multiplient les objets travaillés au repoussé,martelés ou encore moulés.
  • MÉTAL ARTS DU

    • Écrit par Catherine ARMINJON
    • 11 108 mots
    • 2 médias
    Parmi les techniques spécifiques au travail du fer, il faut citer le forgeage au cours duquel le métal est chauffé à blanc pour êtrefrappé et modelé au marteau : des outils adaptés permettent de moulurer et d'étamper le métal en l'insérant de force dans des formes en creux, pour obtenir l'impression...

Voir aussi