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MASTROIANNI MARCELLO (1924-1996)

Le comédien

Si Marcello Mastroianni était beau, il possédait aussi beaucoup de charme, était doté d'un fort charisme et d'une riche personnalité, bien qu'il s'ingéniât à en minimiser les qualités. Pour lui, être acteur n'était pas un sacerdoce comme ce l'était pour Vittorio Gassman, mais un métier comme un autre. Il le faisait, disait-il, comme on va au bureau ou à l'usine. Et il se montrait d'un grand professionnalisme : consciencieux, attentif, patient, souple, disponible, sans toutefois jamais donner l'impression d'un labeur. Créatif et perfectionniste, il était très tôt parvenu à un style de jeu subtil, qui lui permettait de révéler la nature profonde d'un personnage par un regard, un geste, un tic. Se montrant autant à l'aise dans le drame que dans la comédie, domaine où son sens du comique, voire du grotesque, de la dérision et, même, de l'autodérision faisait merveille, il conférait ainsi à ses personnages sympathiques des zones d'ombre et à ceux qui étaient antipathiques des facettes lumineuses ; ce qui contribuait à doter ses « créatures » d'une complexité, d'une ambiguïté qu'elles n'avaient pas toujours sur le papier.

La maîtrise de Marcello Mastroianni était telle que son jeu semblait « naturel ». En fait, préférant le verbe français « jouer » à l'italien recitare, il jouait, dans tous les sens du terme, comme un enfant. « Changer de figure, inventer un tic ou une façon de marcher, déformer mon aspect physique, stimuler ma nature clownesque, tout cela satisfait le côté enfantin de mon caractère qui est prédominant. » L'humour dont il témoignait dans ses entretiens, le sens de l'ironie dont il ne se départait jamais, la malice qui pétillait dans son regard en témoignent : il s'amusait. Lui-même en convenait, considérant qu'un acteur était comme un enfant, que le metteur en scène était comme « une mère, un père » qui « vous protége, vous exalte » et qui, « de plus, vous fait gagner de l'argent ! »

— Alain GAREL

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

Classification

Pour citer cet article

Alain GAREL. MASTROIANNI MARCELLO (1924-1996) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Federico Fellini et Marcello Mastroianni - crédits : David Lees/ The LIFE Images Collection/ Getty Images

Federico Fellini et Marcello Mastroianni

Autres références

  • COMÉDIE ITALIENNE, cinéma

    • Écrit par Jean A. GILI, Gérard LEGRAND
    • 3 496 mots
    • 3 médias
    ...été décrits par Dino Risi et d'autres réalisateurs. Mais par-delà leurs différences d'origine, les « cinq grands » (Vittorio Gassman, Nino Manfredi, Marcello Mastroianni, Alberto Sordi et Ugo Tognazzi) incarnent chacun un aspect, voire plusieurs, de l'Italien. Rien de moins abstrait que cette généralisation,...
  • EKBERG ANITA (1931-2015)

    • Écrit par Universalis
    • 327 mots
    • 1 média

    Actrice italienne d’origine suédoise, Anita Ekberg devint un sex-symbol international grâce à son interprétation d’une star de cinéma américaine à la plastique sculpturale dans le film de Federico Fellini, La Dolce Vita (1960). On garde en mémoire la scène nocturne où elle se baigne dans...

  • FELLINI FEDERICO (1920-1993)

    • Écrit par Gérard LEGRAND
    • 2 760 mots
    • 2 médias
    ...concrète entre 1945 et 1952), et la réduction de la religion à sa propre symbolique « publicitaire ». C'est aussi le premier film où Fellini, qui trouve en Marcello Mastroianni un incomparable interprète, utilise un des protagonistes comme son double évident. (Il fondera Huit et demi sur le « réemploi »...
  • FELLINI FEDERICO - (repères chronologiques)

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 1 071 mots

    20 janvier 1920 Naissance de Federico Fellini à Rimini, dans une modeste famille de la petite bourgeoisie.

    1923-1938 Enfance paisible et études très moyennes au collège et au lycée de Rimini. Federico Fellini découvre le cinéma avec Maciste aux enfers, de Brido Grignone (1925) au cinéma Fulgor....

Voir aussi