Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MACROBE (IVe-Ve s.)

L'activité littéraire de l'écrivain latin Ambrosius Theodosius Macrobius se situe soit au ive siècle (P. Courcelle, Recherches sur les Confessions de saint Augustin, 2e éd., 1968), soit au ve siècle (A. Cameron, « The Date and Identity of Macrobius », in The Journal of Roman Studies, t. LVI, 1966) ; elle reflète les intérêts et les préoccupations des aristocrates païens de cette époque face au triomphe du paganisme. Les Saturnales de Macrobe, écrit qui appartient à la tradition littéraire des « banquets », se présentent sous la forme d'un dialogue dans lequel les convives accumulent les anecdotes amusantes ou curieuses, les exposés érudits sur des thèmes mythologiques, philologiques (Virgile) ou scientifiques. Son Commentaire sur le Songe de Scipion est une exégèse très développée du fameux texte de Cicéron, qui fait appel à des sources grecques néo-platoniciennes, notamment au commentaire de Porphyre sur le Timée de Platon, pour développer des théories sur la nature et la destinée des âmes, sur la hiérarchie des êtres, sur l'arithmologie et la cosmologie. L'ouvrage fut beaucoup lu au Moyen Âge, notamment dans l'école de Chartres, et joua un rôle important dans l'élaboration des théories cosmologiques de l'époque. C'est dans les Saturnales de Macrobe que Goethe trouva le thème de ses fameux Urworte, ou mots premiers (Daimon, Tuchè, Éros, Anankè, Elpis), ainsi que l'a montré K. Borinski.

— Pierre HADOT

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Pierre HADOT. MACROBE (IVe-Ve s.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHALCIDIUS (1re moitié IVe s.)

    • Écrit par Universalis
    • 130 mots

    C'est principalement grâce à Chalcidius que le Moyen Âge latin a dû la connaissance relative qu'il eut de Platon. Ce philosophe néo-platonicien, probablement chrétien, avait, en effet, établi une traduction latine d'une partie du Timée qui, accompagnée d'un commentaire, allait...

Voir aussi