LONDRES

Londres, ville globale

Quelle définition, quelle réalité ?

À l'image de la plupart des grandes concentrations urbaines européennes, voire mondiales, l'évolution démographique, économique, fonctionnelle et territoriale de Londres, ainsi que l'influence qu'elle exerce sur le Royaume-Uni, en font une région métropolitaine aux contours géographiques de plus en plus flous.

Londres : évolution de la population

Londres : évolution de la population

Londres : évolution de la population

Évolution de la population londonienne de 1891 à 2001.

La définition de Londres, donc ses limites spatiales et sa population, varie en fonction des critères retenus. Ils peuvent être de nature économique et fonctionnelle, physique ou encore administrative. Par exemple, le temps de transport maximal (environ 1 heure 30 min) consenti par les navetteurs (ou commuters) de l'ensemble du South East pour se rendre quotidiennement à Londres fixe le cadre de la London Metropolitan Area. Elle s'étend sur 16 000 km2 et compte, à la fin des années 2000, plus de 14 millions d'habitants, soit pratiquement un Britannique sur quatre. Au regard de la continuité du bâti, ce que l'Office national des statistiques (ONS) désigne comme l'aire urbaine du Grand Londres concentre plus de 9 millions d'habitants. Mais dans les deux cas, les périmètres spécifiés sont sensiblement plus étendus que celui du Greater London, le Grand Londres, qui fait généralement référence dès lors qu'on parle de Londres sans plus de détails. En l'occurrence, celui-ci s'étire sur près de 50 kilomètres d'est en ouest (de Hillingdon à Havering) et sur plus de 35 kilomètres du nord (Enfield) au sud (Croydon ou Sutton) : sur ces 1 572 km2 résident 7,7 millions d'habitants (estimation 2009).

Ces limites correspondent à celles qui ont été fixées en 1963 par l'adoption du Greater London Act qui prévoyait la mise en place du Greater London Council (GLC), devenu réalité en 1965. Succédant au Conseil du Comté de Londres, lui-même créé en 1888, cette nouvelle autorité administrative était amenée à officier en tant que gouvernement métropolitain élu et à se superposer aux 32 boroughs, ou municipalités, auxquels s'ajoute la City of London, compris dans le périmètre du Grand Londres. Doté de recettes fiscales propres, le GLC a hérité de compétences dans les domaines de l'éducation (pour les parties centrales de l'agglomération), des parcs et jardins, de la gestion des déchets, mais surtout des transports, du logement social et plus généralement de l'aménagement et de la planification. Dans la première moitié des années 1980, sous la présidence du travailliste Ken Livingstone, le GLC, dont le siège situé sur la rive sud de la Tamise faisait face au Parlement de Westminster, s'est imposé comme l'un des opposants les plus résolus au gouvernement de Margaret Thatcher. Lassée, celle-ci a fini par le dissoudre en 1986, faisant probablement de Londres la seule métropole de ce rang exposée aux risques d'une gestion institutionnelle aussi fragmentée. Jusqu'à ce que, suite à un référendum en 1998, le gouvernement de Tony Blair restaure un pouvoir métropolitain reposant sur les mêmes bases territoriales que celles du GLC. La nouvelle Greater London Authority (GLA) et, plus singulièrement, le Mayor of London et les ving-cinq membres de la London Assembly qui ont été élus pour la première fois en 2000, œuvrent dans les domaines des transports (même si la gestion du Tube – le métro – lui échappe), de la police et autres services d'urgence, du développement économique, de la culture, de la santé, de la planification et de l'environnement. Mais la GLA souffre d'un lourd handicap ne disposant pas de la compétence fiscale, elle se trouve tributaire des subventions accordées par le gouvernement qui représentent la quasi-totalité des recettes du budget (proche de 5 milliards de livres/an).

Si cette tutelle budgétaire s'est exercée[...]

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Écrit par

  • Roland MARX : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
  • Frédéric RICHARD : maître de conférences en géographie, université de Limoges, Géolab

Classification

Pour citer cet article

Roland MARX, Frédéric RICHARD, « LONDRES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Média

Royaume-Uni : carte administrative

Royaume-Uni : carte administrative

Royaume-Uni : carte administrative

Carte administrative du Royaume-Uni.

Cathédrale Saint-Paul, à Londres

Cathédrale Saint-Paul, à Londres

Cathédrale Saint-Paul, à Londres

Vue aérienne de la cathédrale Saint-Paul, à Londres, œuvre de Christopher Wren.

Cathédrale Saint-Paul, Londres, déambulatoire

Cathédrale Saint-Paul, Londres, déambulatoire

Cathédrale Saint-Paul, Londres, déambulatoire

Vue intérieure de la cathédrale Saint-Paul, Londres. Architecte : Christopher Wren.

Autres références

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