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LISOWICIA BOJANI

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Lisowiciabojani : dernier lutteur face aux challengers dinosauriens ?

Le passage entre le Trias et le Jurassique a connu une véritable restructuration de l’assemblage faunique. En effet, le début du Jurassique (vers 201 Ma) a été marqué par l’essor des dinosaures (groupe des Sauropsides) de grande taille (herbivores d’une dizaine de mètres de hauteur). Ceux-ci ont dominé les Synapsides, qui ne dépassaient pas un mètre de hauteur.

À la fin du xixe siècle, les scientifiques considéraient le changement environnemental ayant eu lieu à la fin du Trias comme l’unique cause de la disparition de la majorité des synapsides non mammaliens. Les niches écologiques ainsi vidées de leurs principaux occupants auraient été ensuite colonisées par les Dinosaures. Cependant, la découverte de restes de dinosaures dans les gisements ayant livré Pentasaurus en Afrique du Sud et Lisowicia en Pologne a montré que les Dicynodontes et les premiers Dinosaures étaient bien contemporains. Il y a donc probablement eu des interactions de type proie-prédateur et une compétition entre eux pour l’accès aux ressources.

La découverte de Lisowicia a permis de constater qu’une évolution vers le gigantisme au Trias n’était pas le propre des Dinosaures, mais qu’elle aurait également concerné les Synapsides. Quel serait l’avantage du gigantisme chez les Dicynodontes ? La grande taille de Lisowicia positionnerait les Dicynodontes comme des compétiteurs de poids face aux dinosaures herbivores. Une grande taille associée à la posture érigée des membres des Dicynodontes (pattes verticales comme chez les rhinocéros, les hippopotames…, ce qui permet un déplacement plus performant pour les comportements de fuite) aurait pu être sélectionnée pour faire face à l’arrivée des grands prédateurs. La structure interne de l’os reste bien conservée lors de la fossilisation et est très utile pour comprendre la physiologie des organismes fossiles. La comparaison entre les types de dépôts osseux observés chez les fossiles et les organismes actuels permet de supposer un fort taux métabolique de base (dépense d'énergie minimale quotidienne permettant à l'organisme de survivre), voire une endothermie (maintien d’une température corporelle interne constante et production de chaleur par le métabolisme basal), chez certains synapsides non mammaliens dont les Dicynodontes. L’importante taille de Lisowicia pourrait également optimiser ce taux métabolique, permettant une meilleure résistance face aux variations environnementales, très marquées à la fin du Trias.

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Pour citer cet article

Chloé OLIVIER. LISOWICIA BOJANI [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 07/10/2019

Médias

Relations de parenté des Dicynodontes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Relations de parenté des Dicynodontes

Reconstitution de <em>Lisowicia bojani</em> - crédits : Encyclopædia Universalis France

Reconstitution de Lisowicia bojani