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COHEN LEONARD (1934-2016)

Un Canadien errant

Jusqu'en 1974, Leonard Cohen enchaîne les disques et les recueils de poèmes. Les cinéastes Robert Altman, dans McCabe & Mrs. Miller (1971), et Werner Herzog, dans Fata Morgana (1971), empruntent ses chansons. Après Live Songs (1973), enregistré en public à l'Olympia en 1970, le dernier disque de cette période, New Skin for the Old Ceremony (1974), marque une évolution vers un son plus rock. La pochette de cet album, qui représente une gravure médiévale érotique, sera censurée au Royaume-Uni.

Après une retraite provisoire en Grèce, Leonard Cohen revient pour une association étonnante avec Phil Spector, génie musical des années 1960, et producteur de Let It Be, le dernier album des Beatles (1970). Mais celui-ci se révèle paranoïaque : dans le studio veillent des gardes du corps armés jusqu'aux dents. Il confisque les bandes de l'album et les mixe tout seul, sans demander l'avis du chanteur. Le résultat, Death of a Ladies' Man, est contestable et contesté lors de sa parution en 1977, malgré de bonnes chansons et la présence de Bob Dylan. Cohen ira jusqu'à renier ce disque et, l'année suivante, il publiera, comme une sorte d'exorcisme, un recueil de textes portant le même titre mais dont le contenu est totalement différent.

Leonard Cohen revient à une forme plus traditionnelle dans RecentSongs, qui paraît en septembre 1979. Les orchestrations sont plus proches de son univers habituel, avec des sons orientaux ou mexicains, comme sur Un Canadien errant, une chanson québécoise écrite en 1847 par Antoine Gerin-Lajoie.

Après un long silence, en 1984, à l'âge de cinquante ans, il écrit et dirige un film de trente minutes, I Am a Hotel, qui sera primé au festival international de télévision de Montreux. L'année suivante, son album Various Positions lui permet de renouer avec le succès populaire grâce à la chanson Dance Me to the End of Love. Il signe les textes de la comédie musicale de Lewis Furey Night Magic, avec dans les principaux rôles Carole Laure, Nick Mancuso, Jean Carmet et Stéphane Audran. Il fera même une apparition comme patron d'Interpol dans un épisode de Miami Vice.

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Pour citer cet article

Alain POULANGES. COHEN LEONARD (1934-2016) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Leonard Cohen au festival de l’île de Wight (Royaume-Uni) - crédits : Tony Russell/ Redferns/ Getty images

Leonard Cohen au festival de l’île de Wight (Royaume-Uni)

Autres références

  • CANADA - Arts et culture

    • Écrit par Andrée DESAUTELS, Roger DUHAMEL, Marta DVORAK, Universalis, Juliette GARRIGUES, Constance NAUBERT-RISER, Philip STRATFORD
    • 24 894 mots
    • 3 médias
    ...Avison (1918-2007), maniant ruptures de perspective et de syntaxe, hypallages, néologismes, et métaplasmes parurent enfin en recueil (Winter Sun, 1960). Leonard Cohen (Flowers for Hitler, 1964 ; Parasites of Heaven, 1966 ; The Energy of Slaves, 1972 ; Death of a Lady's Man, 1978), fort de ses mélanges...
  • FOLK

    • Écrit par Eugène LLEDO
    • 934 mots
    • 2 médias
    ...tout comme Joan Baez (née en 1941), compagne de Bob Dylan, qu'elle rencontre en 1961, et qui combat la guerre du Vietnam à travers ses chansons. Au contact du New York des chanteurs engagés, le Canadien Leonard Cohen (1934-2016) met quant à lui son sens de la poésie au service de ses textes et de...

Voir aussi