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LA CHARTREUSE DE PARME, Stendhal Fiche de lecture

Stendhal - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Stendhal

La Chartreuse de Parme est, après Armance (1827) et Le Rouge et le Noir (1830), le troisième et dernier roman achevé de Stendhal (1783-1842). Si l'histoire semble inspirée d'une chronique italienne relatant la jeunesse du pape Alexandre Farnese, il ne subsiste aucune trace de la genèse du livre, dont la rédaction fut apparemment improvisée au fil des cinquante-deux jours (du 4 novembre au 25 décembre 1838) durant lesquels l'auteur le dicta à son secrétaire. Salué dès sa parution, en avril 1839, par un long article de Balzac, qui le qualifiait de chef-d'œuvre sans lui épargner de sévères critiques, le livre reçut un accueil plutôt favorable. Il reste que la postérité lui préféra longtemps Le Rouge et le Noir, jugé moins touffu et plus « achevé », l'accès à La Chartreuse étant réservé aux happy few, à qui le livre est dédié.

Aventures italiennes

Le 15 mai 1796, l'armée de Bonaparte entre à Milan. Le lieutenant Robert est logé au château de Grianta, près de Côme, chez le marquis del Dongo qui s'est enfui, laissant seules sa femme et sa jeune sœur, Gina. Deux ans plus tard, le marquis est de retour avec les troupes autrichiennes. La marquise a mis au monde un garçon, Fabrice, fils probable de l'officier français. Éduqué d'abord chez les jésuites à Milan, l'enfant rentre bientôt à Grianta, où le rejoint sa tante, Gina, devenue veuve du comte Pietranea. Les années passent, heureuses, jusqu'en 1815 : Napoléon vaincu, les Autrichiens sont de nouveau à Milan. Fabrice décide d'aller rejoindre l'empereur qui vient de s'enfuir de l'île d'Elbe. Après un court séjour en prison, il assiste, dans la plus grande confusion, à la défaite de Waterloo. De retour en Italie, le jeune homme, dénoncé par son frère, retrouve Gina à Parme. Celle-ci, quoique secrètement éprise de son neveu, devient la maîtresse du futur premier ministre du prince Ranuce-Ernest IV, le comte Mosca, qui lui fait épouser pour la forme le vieux duc Sanseverina. Fabrice, à qui est promis l'archevêché de la ville, est envoyé trois ans à l'Académie ecclésiastique de Naples. Rentré à Parme, il multiplie les aventures amoureuses qui lui valent de graves ennuis : attaqué par un amant jaloux, il tue son rival, l'acteur Giletti.

Enjeu d'intrigues de palais, Fabrice est dénoncé et emprisonné dans la tour Farnese. Là, il retrouve Clélia Conti, une jeune fille rencontrée quelques années plus tôt en compagnie de son père, le général Fabio Conti, devenu à présent gouverneur de la prison. Une idylle naît entre le prisonnier et la fille du geôlier, qui parviennent à communiquer. La Sanseverina, avec l'aide de Mosca et de Clélia, fait évader Fabrice. Mais Clélia se reproche d'avoir compromis son père et renonce à son amour. Pendant ce temps, le prince est empoisonné, à l'instigation de la duchesse, qui consent à accorder ses faveurs à son successeur en échange de la grâce définitive de Fabrice. Celui-ci cependant se constitue prisonnier pour revoir Clélia, qui se donne à lui, puis, prise de remords, fait vœu de ne plus le voir. Fabrice échappe de peu à un empoisonnement et recouvre la liberté. Gina s'acquitte de sa dette envers le nouveau prince, puis épouse Mosca et part avec lui pour Naples. Fabrice est devenu prêtre. Clélia, rompant son vœu, le retrouve. Un enfant naît de leur union, Sandrino, qui disparaît prématurément. Clélia y voit un châtiment divin et s'éteint, bientôt suivie par Fabrice, qui s'était retiré à la chartreuse de Parme. La Sanseverina meurt à son tour de chagrin, quelques mois plus tard.

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Pour citer cet article

Guy BELZANE. LA CHARTREUSE DE PARME, Stendhal - Fiche de lecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Stendhal - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Stendhal

Autres références

  • CRÉATION LITTÉRAIRE

    • Écrit par Gilbert DURAND
    • 11 578 mots
    • 3 médias
    ...privilégie, pour exalter tel ou tel sens de l'œuvre, soit un « portant épique », soit un « portant mystique » du décor : portants qui vont situer, dansLa Chartreuse de Parme, une Italie imaginaire, mais qui n'en viennent pas moins soit des souvenirs d'enfance de Beyle lors de ses séjours bénis près des...
  • ROMAN, notion de

    • Écrit par Elsa MARPEAU
    • 1 940 mots
    • 4 médias
    ...ramenée au récit » (L'Homme précaire et la littérature 1977). Mais le style romanesque, dans sa diversité, se laisse difficilement cerner. De Stendhal qui, à la recherche d'un « ton » naturel, lorsqu'il écrivait La Chartreuse de Parme (1839), lisait chaque matin quelques pages...
  • STENDHAL (1783-1842)

    • Écrit par Michel CROUZET
    • 4 989 mots
    • 1 média
    ...touriste (1838), en partie avec ses souvenirs, mais aussi à partir de vrais voyages qui le conduisent dans toute la France, en Allemagne, en Hollande. Vient enfin le moment miraculeux (fin du mois d'août, puis novembre 1838), où il conçoit La Chartreuse de Parme, écrit la première moitié de ...