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KANGRA

Le haut Pendjab, au nord-ouest de l'Inde, est une zone montagneuse creusée de vallées formées par les affluents et sous-affluents de l'Indus. Il est bordé par l'Afghanistan, le Cachemire et les contreforts de l'Himalaya. L'État de Kāṅgrā est situé dans la vallée de la Beds, affluent de la Sutlej.

Grâce à sa difficulté d'accès cette région a gardé, tout au long de son histoire, une liberté relative et n'a subi que des occupations successives presque souvent uniquement nominales.

L'art qui se pratique dans cette région se nomme, art Pahārī ou art des collines. Il est assez difficile de l'étudier, car il existait beaucoup de petits États ayant chacun leur famille régnante. Les artistes, suivant la prospérité et le mécénat des princes, se déplaçaient d'une cour à l'autre, les œuvres elles-mêmes pouvaient quitter leur lieu d'origine lorsqu'elles étaient attribuées en dot à des princesses qui se mariaient avec des princes étrangers.

L'art du Kāṅgrā, qui est principalement un art de la miniature, apparaît à la fin du xviiie siècle ; il se prolongera jusqu'au début du xxe siècle. Reprenant le traitement du paysage, tel qu'il a été défini dans les miniatures indiennes, il s'affranchira cependant de certaines conventions de la peinture indienne sous l'influence de l'art occidental.

La domination moghole

En 1009, le musulman Maḥmūd, de Ghaznī, s'empara du fort de Kāṅgrā, mais cette occupation ne dura guère. C'est seulement au xvie siècle que l'empereur moghol Akbar (1556-1605) soumit tous les rois de cette contrée. Cependant, le fort de Kāṅgrā ne tomba aux mains des Moghols qu'en 1620, sous le règne de Jahāngīr ; cette mainmise dura jusqu'en 1783, date à laquelle le souverain Sansar Chand de Kāṅgrā, qui, jusqu'à cette date, reconnaissait le pouvoir moghol, se rendit indépendant.

Les Moghols intervinrent peu dans les affaires des États qui purent garder leur système administratif et poursuivre leurs luttes intestines. Les souverains locaux durent simplement envoyer les jeunes princes à la cour de Delhi, garantissant ainsi la fidélité de leurs pères. Ce fait eut une grande importance au point de vue culturel et artistique, car ces princes s'éprirent de l'art moghol et, bien souvent, ramenèrent des artistes moghols à leur cour.

Les rapports des Moghols et des princes rājput (hindous d'origine) se dégradèrent sous le règne d'Aurangzeb (1658-1707), car ceux-ci ne purent supporter l'intransigeance religieuse de ce musulman convaincu.

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Écrit par

  • : licenciée ès lettres, chargée de mission au musée Guimet

Classification

Pour citer cet article

Andrée BUSSON. KANGRA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • RĀJPUT ÉCOLE

    • Écrit par Andrée BUSSON
    • 2 065 mots
    • 2 médias
    L'art deKāṅgrā apparut aux environs de 1770 et se poursuivit jusqu'au début du xxe siècle. Son âge d'or se situe entre le début du règne de Sansar Chand, en 1775, et 1805, date à laquelle les Ghurkas envahirent son État et amenèrent les Sikhs quelques années après à devenir les maîtres du...

Voir aussi