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TOLEDO JUAN BAUTISTA DE (mort en 1567)

Jusqu'à une époque récente, la vie et l'œuvre de l'architecte espagnol Toledo demeuraient une énigme. On a dû attendre les publications du père Carlos Vicuña pour entrevoir les origines de son art. Ces études ont notamment précisé la nature de l'activité de l'artiste durant les années 1546-1548. À la suite de la mort d'Antonio San Gallo le Jeune et sous les ordres de Michel-Ange, Juan Bautista, qui s'appelle alors de Alfonso, participe comme architecte à la construction de Saint-Pierre de Rome. En 1548, cependant, il disparaît du Vatican, sans doute pour avoir répondu à l'appel de l'actif vice-roi de Naples, Pedro de Toledo, qui se situe aux origines de l'urbanisme moderne dans cette ville. L'architecte allait désormais porter le nom de son protecteur.

L'Escorial, 2 - crédits :  Bridgeman Images

L'Escorial, 2

En 1559, Philippe II fait revenir Juan Bautista en Espagne et, deux ans plus tard, il lui confie la charge de maître principal (maestro mayor) du monastère-palais de l'Escorial, qui sera la grande entreprise architecturale de son règne. Toledo fournira les plans d'ensemble, que le roi contrôlera de très près, notamment en ce qui concerne l'église. Le projet de Toledo fut corrigé par l'ingénieur italien Pacciotto en 1562.

Selon J. Camón Aznar, on passa à la réalisation des travaux en 1563. En 1566, on avait établi les fondations de l'église et on travaillait aux piliers du cloître des Évangélistes. Cette cour, tout entière de Toledo, constitue une excellente illustration de son art. Quand Juan Bautista de Toledo meurt à Madrid, il laisse le souvenir d'un artiste complet aussi habile en sculpture qu'en architecture, d'un humaniste maîtrisant aussi bien le grec que le latin et d'un savant dont les connaissances s'étendaient également à la philosophie et aux mathématiques. Son assistant, Juan de Herrera, allait peu après lui succéder à la direction de l'immense chantier de l'Escorial, confisquant (pour de nombreux historiens étrangers), à son seul profit, la paternité de cette œuvre collective.

— Marcel DURLIAT

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Écrit par

  • : professeur émérite d'histoire de l'art à l'université de Toulouse-Le-Mirail

Classification

Pour citer cet article

Marcel DURLIAT. TOLEDO JUAN BAUTISTA DE (mort en 1567) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

L'Escorial, 2 - crédits :  Bridgeman Images

L'Escorial, 2

Autres références

  • CASTILLE

    • Écrit par Marcel DURLIAT, Universalis, Philippe WOLFF
    • 10 285 mots
    • 12 médias
    ...avoir son palais. Enfin, on adjoignit à l'ensemble un centre d'études au service de la réforme catholique, dans l'esprit du concile de Trente. On doit à Juan Bautista de Toledo, qui avait dirigé en Italie les constructions des vice-rois de Naples, le plan quadrillé de l'ensemble. Mais sa mort prématurée,...
  • HERRERA JUAN DE (1530-1597)

    • Écrit par Catherine WILKINSON-ZERNER
    • 4 891 mots
    • 4 médias
    ...sociale qui ne valorisait pas le travail est-il devenu architecte ? En 1563, Philippe II nommait Herrera et Juan de Valencia assistants (discípulos) de Juan Bautista de Toledo qu'il avait appelé d'Italie comme « architecte du roi » en 1559. Toledo était un architecte savant à la manière italienne et c'est...

Voir aussi