JOURNÉES DE JUILLET 1917
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Au premier congrès panrusse des soviets, au début de juin 1917, les bolcheviks avaient lancé le mot d'ordre : « Tout le pouvoir aux soviets », et Lénine, dans son intervention, avait déclaré que le Parti bolchevique était prêt à exercer le pouvoir. Dans le même temps, la tension montait parmi les soldats à Petrograd. La manifestation prévue pour le 10 juin, et dont les bolcheviks s'apprêtent à prendre la direction, est décommandée sous la pression de la majorité du congrès ; cette même majorité organise pour le 18 juin une manifestation de soutien aux soviets qui prend un caractère pro-bolchevique lorsqu'elle a lieu.
Quand éclate la Première Guerre mondiale, en août 1914, la Russie est dirigée par Nicolas II, tsar qui s'est laissé arracher quelques concessions libérales par une première révolution en 1905. Au mois de février 1917, l'enlisement de la guerre, les échecs militaires répétés de l'armée...
Crédits : National Archives
L'offensive russe en Galicie déclenche le 3 juillet à Petrograd une vague de protestations qui se prolonge pendant quatre jours. Malgré les dénégations des dirigeants bolcheviques qui la présentent comme un mouvement spontané, elle est mise au compte d'une tentative du parti pour se saisir du pouvoir. Le gouvernement provisoire, effrayé du soutien qu'apporte la Garde rouge aux bolcheviks, fait venir des troupes loyalistes dans la capitale, interdit la Pravda, donne l'ordre d'arrêter les dirigeants bolcheviques. Kamenev est emprisonné, Lénine et Zinoviev parviennent à se cacher et à gagner la Finlande. La défaite en Galicie ouvre une crise ministérielle et le prince Lvov doit céder la place à Kerenski à la tête du gouvernement provisoire. C'est alors que le groupe Interdistricts, composé de sociaux-démocrates internationalistes de toutes tendances, et qui avait soutenu les bolcheviks au congrès des soviets, fusionne avec eux. Leurs dirigeants, Trotski, Lounatcharski... sont victimes d'une nouvelle vague d'arrestations. Devant la montée de la résistance, le congrès du Parti bolchevique qui se tient au début d'août 1917 décide de suspendre le mot d'ordre : « Tout le pouvoir aux soviets. »
— Georges HAUPT
Écrit par :
- Georges HAUPT : sous-directeur d'études à l'École pratique des hautes études
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Pour citer l’article
Georges HAUPT, « JOURNÉES DE JUILLET 1917 », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 14 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/journees-de-juillet-1917/